Captivant et dérangeant

En lisant la quatrième de couverture, j’ai été de suite intéressée par le sujet de ce roman à savoir le destin terrible affligé à une jeune femme, qui, un jeudi soir lors d’une sortie parisienne se fait agresser par un homme dans le métro qui lui jette de l’acide au visage.

Si le chemin de Camille, le personnage principal vers la reconstruction après avoir subi une telle atrocité est très bien explicité par l’auteur, j’ai été moins convaincue par l’autre personnage du livre, Julien ou « l’homme » qui souffre d’addictions, prisonnier également de ses pulsions… La noirceur décrite par l’auteur sur ce personnage est presque dérangeante et positionne le lecteur au statut de voyeur. Si les descriptions du visage de Camille ravagé par l’acide et les lentes phases de reconstruction peuvent être dérangeantes, elles sont très bien écrites et donnent au lecteur matière à réflexion quant à l’image de soi, le narcissisme à l’aube de notre société. Comment se reconstruire après une telle agression ? Comment faire quand notre identité s’en retrouve arrachée ? Les envies de mort et le long chemin pour retrouver la vie sont l’essence même de ce livre.
L’auteur déstabilise par le choix de ces mots, qui plongent peu à peu le lecteur dans une atmosphère très sombre où la violence et les pulsions règnent en maître.
Si certains passages m’ont touchée, émue mais aussi révulsée (dans le bon comme dans le mauvais) j’ai été déçue par la fin qui nous laisse avec beaucoup de questionnements. Comme si le livre n’étais pas réellement achevé, ce qui est sans doute le souhait de l’auteur.