Faire refléchir en un minum de pages
Le point de départ: la télé-réalité. Pour ma part, je ne suis pas fan de ce "genre" télévisuel. La seule qui m'intéresse porte sur la cuisine! Rien de très original en somme. Mais ce qui fait vendre, c'est le trache, le vulgaire voire le dangereux.
C'est ce sujet dont il est question dans Acide Sulfurique. L'idée de télé-réalité est poussée à l'extrême: un camp de concentration filmé, mais ceux qui doivent être éliminés ne sont pas libre mais purement et simplement abattus.
Le roman repose sur deux personnages: la kapo (qui est le tortionnaire) et une prisonnière, CKZ 114. Amélie Notomb reste dans les stéréotypes. La kapo est un imbécile inculte (tous les kapos présents dans l'ouvrage ne sont pas comme elle), la prisonnière, une sorte de sainte (qui fait tout de même des erreurs lourdes de conséquences). L'auteur reste en surface, il manque un peu de relief à ces personnages trop caricaturaux.
Le décor: un camp de concentration reconstitué à l'identique, avec l'ajout de caméras. Cependant, je suis certaine que si les nazis avaient disposé de la technologie actuelle, ils n'auraient pas hésité à s'en servir.
Amélie Notomb a le mérite de nous interroger sur la télé réalité. Au départ, le camp est un concept révoltant. Mais comme les spectateurs, plus on tourne les pages, plus on est pris dans le jeu. Plus les pages défilaient et plus j'avais l'impression d'être une spectatrice. Cependant, je trouve que la fin est un peu rapide.
Bien que l'idée eu gagné à être développée, l'auteur parviens à faire réfléchir le lecteur. Le jour où une telle émission arrivera, serons-nous les bourreaux? Fermerons-nous les yeux?