La plus parfaite passerelle vers nos Terres dont la male beste pouvait rêver

Cet ouvrage a pour vocation d'éveiller les consciences par rapport au retour du canidé chez nous (le sujet est lancé dans le cadre de la présence du loup à l'échelle de la France en général pour ensuite se diriger vers une approche plus propre à l'Alsace).

Il sera donc question d'étudier le pour comme le contre (la position de l'auteur étant bien évidemment dans la première catégorie). Cependant, le sujet est plus travaillé qu'il n'y paraît à première vue ; outre la mise en évidence du point de vue négatif que peuvent avoir les bergers très réussie et réellement dense (on va jusqu'à dénoncer la mondialisation, qui, par le fait qu'elle mette en concurrence nos éleveurs à d'autres bien mieux lotis (comme les Néo-Zélandais dont les terres sont davantage peuplées de moutons que d'hommes et où ces derniers n'ont pratiquement aucun prédateur naturel), est l'ennemie jurée du pastoralisme et donc du retour du loup), l'oeuvre foisonne d'informations concernant la place de l'animal en France -que ce soit au niveau de notre patrimoine qu'à celui de l'écosystème- et déballe ainsi toute une ribambelle d'arguments favorables à la réinsertion du canidé.

Il est un passage qui, je l'admets, n'est pas vraiment agréable à lire. Il représente environ un petit quart du bouquin. Ces pages contiennent une pléthore d'anecdotes qui concernent la chasse intensive des loups au Moyen-Âge. Il faut savoir qu'il ne s'agit pas de remplissage dans la mesure où les dites anecdotes sont des arguments de choc servant à étayer les dires de Pfeiffer concernant la création et l'instrumentalisation de la peur par l'Eglise et la Noblesse.

Malheureusement, tout cela est présenté selon un schéma très répétitif du style "En [date], [nom] reçut une prime de [montant] pour avoir tué [nombre] loup(s)." ou bien "Le [date], [nombre] loup(s) pénétrèrent dans [ville] et tuèrent [nombre] personne(s)", et cela s'enchaîne continuellement, malgré que des informations moins redondantes viennent parfois ponctuer le tout (ces dernières m'ont motivé à ne pas sauter cette partie du livre).

Outre cela, on remarque avec joie que le livre est magnifiquement illustré à coups de dessins médiévaux, de schémas, et même d'une dizaine de pages de photos sur papier glacé.

Pour conclure, j'invite quiconque vouant un intérêt au sauvage et à l'extrapolis -dont canis lupus est le symbole absolu- à mettre la main sur ce livre et à s'en imprégner, car en plus d'être une mine d'or en matière d'informations sur notre histoire et la sienne, il nous tend un râtelier débordant d'arguments en acier trempés qui pourront nous être forts utiles dans le cadre des débats à venir.
Kronthal
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le 9 août 2013

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