Autostop Poutine

Résumé : Anatoly commence à me gonfler. Mon coloc milicien veut qu'on achète une putain de caisse et qu'on remonte ensemble de la Crimée jusqu'à Donetsk. Il sait comment s'arranger pour me faire passer dans le Donbass et je fais mine d'y penser. Je n'ai pas exactement signé pour ça. Moi, ce que je veux, c'est exactement le contraire : m'écarter progressivement du front ukrainien et le plus loin possible, pour saisir ce que les Russes voient de la guerre à des milliers de kilomètres, tout au bout de l’Extrême-Orient. Le plan c'est de faire ça sur trois mois et à l’arrache, au talent, ce qui est un joli mot pour dire de galère en galère, le pouce levé sur les routes. On est à Sébastopol, à l’été 2023. Il y aurait de quoi gloser géopolitique mais je vais vous en épargner parce que je ne suis pas un spécialiste, ni de ce sujet ni d’un autre. Spécialiste du "qu'est-ce que je fais là", à la rigueur, comme l'humble lignée des Occidentaux déglingos, décidés, à intervalles réguliers, à tout prix et contre l’instinct, à se foutre volontairement dans la merde.