Quitter Paris...

Voici un grand ancien de la littérature SF française qui nous revient. Édité initialement en 1982, les éditions Goater ont décidé de ressortir ce texte qui n'était plus trouvable que d'occasion.

L'histoire se déroule dans un Paris dévasté, en ruines, enceints de hauts et larges murs chargés de garder la population cloîtrée. Il n'y a en effet aucune porte de sortie, et des gardiens, les Néons empêchent quiconque de s'en approcher.

La cité ne possède plus aucun gouvernement central, et les gangs se partagent le pouvoir et le territoire, se livrant régulièrement la guerre pour accroître leur puissance.

Dans ce riant contexte, Joël Houssin nous raconte l'histoire de Blue, chef du gang des patineurs, qui a une obsession : faire le mur et voir ce qu'il y a au-delà. Pour se faire, il a entrepris de monter une coalition de gangs afin de rassembler une armée assez puissante pour culbuter les Néons et le franchir.

Le roman est très inspiré du film de Walter Hill : Les guerriers de la nuit (ou The Warriors en v.o.), et on y croise là aussi des gangs bigarrés tels que les Bouleurs, les Skins, les saignants... Tous ces braves gens ne sont évidemment pas des enfants de chœur, et le monde dépeint est donc violent et sans concessions.

Niveau écriture, on baigne dans un argot plaisant, très vivant, et dans une écriture sans fioritures, à l'image de ce Paris décati, poussiéreux et à l'agonie. L'ambiance est bonne, grinçante à souhait, et la lecture facilité par l'urgence de la situation des gangs parisiens.

Et du coup, Blue et sa joyeuse bande parviennent-ils à prendre le mur ? Je n'en dirai rien, évidemment. Le seul moyen de le savoir reste de dévorer ces quelques pages pour le découvrir !

PS : la préface (qu'il faut comme de juste lire après le roman), signée de Jeanne-A Debats est construite comme un dialogue à distance entre elle et Joël Houssin, et est un pur régal.