Christopher Bach était policier lors de la Grande Panne, ce jour où le Calculateur central, qui contrôle tous les systèmes de survie sur Luna, a connu une défaillance fatale. La vie de Chris a alors irrémédiablement basculé, et il essaie désormais d’être détective privé. Assisté de son chien cybernétiquement augmenté, Sherlock, il tente de résoudre les quelques missions qu’on lui confie en imitant les héros durs à cuire qui peuplent les livres et films noirs qu’il adore. Lorsqu’une femme entre dans son bureau et prétend avoir été infectée volontairement par une lèpre incurable, Chris est tout disposé à l’aider à retrouver celui qui l’a contaminée. Mais il va vite déchanter en comprenant que son enquête doit le mener là où personne n’a réellement envie d’aller de son plein gré : à Irontown…
Blues pour Irontown est tout simplement un polar transposé dans un univers SF. On y retrouve tous les ingrédients de base du film noir : le privé désabusé et cynique, la belle cliente désespérée, le traquenard, les bastons, les fusillades, et le dénouement où le privé va tenter de s’en sortir tout en essayant d’emballer la belle… Quant à la SF, pas d’erreurs ici non plus : la colonie lunaire, les implants, les IA et même un gros vaisseau spatial.
Tout est donc largement prévisible, y compris au niveau du style qui renvoie aux plus belles caricatures des romans noirs. Si l’ensemble est cohérent, ça n’en fait pas une lecture amusante ou intéressante. On a l’impression d’être face à un exercice de style, plutôt réussi, mais sans intérêt. On se surprend tout de même à sourire dans les chapitres qui nous livrent les pensées du chien Sherlock, mais ça reste très léger. Heureusement, l’auteur a eu le bon goût de ne pas prolonger son amusette au-delà de 320 petites pages, ce qui fait de Blues pour Irontown une gentille petite baliverne, pas mauvaise mais pas vraiment bonne non plus.
John Varley, lauréat de trois prix Hugo (dans les catégories « Nouvelle » et « Novella »), nominé douze fois supplémentaires, est décédé à l’âge de 78 ans le 10 décembre 2025.
John Varley : Blues pour Irontown – 2018
Originalité : 2/5. Très prévisible une fois acté le mélange des genres.
Lisibilité : 3/5. Ecrit comme un polar, on suit les réflexions du détective. Et du chien Sherlock. Je vous ai parlé du chien Sherlock ?
Diversité : 3/5. Ça se traîne quand même bien. Heureusement que Sherlock est là…
Modernité : 2/5. On ne va pas qualifier de moderne tous les romans qui mettent une IA dans leur histoire, si ?
Cohérence : 4/5. Les péripéties s’enchaînent sans surprise, mais l’ensemble tient la route. Manquerait plus que ça…
Moyenne : 5.6/10.
A conseiller si vous aimez les polars sans originalité.
https://olidupsite.wordpress.com/2025/12/21/blues-pour-irontown-john-varley/