C'était en mai, un samedi par litout
« C'était en mai, un samedi » de David Lelait-Helo imagine les dernières heures de Dalida. Il raconte sa détermination, sa méticuleuse préparation, mais imagine aussi qu'avant de passer à l'acte, elle a tenté une dernière fois de se raconter. Dans sa chambre obscure, avec alcool et médicaments à portée de main, elle compose un numéro au hasard. Sophie, dans sa maison de Sologne, décroche.
Le romancier imagine ce dialogue entre une Dalida heureuse d'être enfin anonyme et cette femme, récemment divorcée, écorchée vive après la trahison de son mari, le père de ses enfants.
Ce roman est magique car tout en faisant découvrir la vie passionnée de la chanteuse populaire, il met dans la bouche de la principale intéressée des regrets, des aveux, qui la rendent beaucoup plus humaine que l'image froide d'une diva pour papier glacé.
A Sophie, sans dévoiler sa véritable identité, elle va raconter comment tous les hommes qu'elle a aimés, elles les a quittés, comment ils sont tous morts, suicidés. Lucien Morisse, Luigi Tenco, le comte Richard de Saint-Germain... « J'ai toujours cherché l'amour sans jamais, je crois, le trouver vraiment » confie-t-elle à Sophie. « En fin de compte il y avait toujours un creux en moi, comme une béance d'amour, je dirais. J'ai toujours quitté les hommes, persuadée que quelque chose de plus grand et de plus beau m'attendait ailleurs. Je crois que j'ai cherché quelque chose qui n'est pas de ce monde... » Tragique destinée pour une femme, une artiste, toujours dans la lumière alors que son âme sombrait dans des noirceurs absolues. Sophie va tenter de la sauver, de lui redonner le goût de vivre. En vain. Toute souffrance doit cesser un jour. Même Sophie le reconnaîtra 25 ans plus tard.