Quel type livre ?
Pas vraiment un roman. Plutôt une autofiction, de l'ordre de la confession. De l'intime, dans ce qu'il peut avoir de plus inavouable. Une plongée sans ménagement, sans censure dans le soi, qui donne l'impression de ne rien cacher. Ce livre montre, dissèque, des pensées, des plaisirs sexuels et des plaisirs chastes, des ressentis, de la colère. L'auteur livre cet objet littéraire avec impudeur, sans filtre : cash. Ceci lui a valu des critiques, mais moi je trouve que ce texte a qch de cahtartique. On ne peut pas continuer à lire, si on n'adhère pas.

Quelle écriture ?
Très travaillée, sans doute, mais qui donne l'impression de la spontanéité, du journal intime. L'auteur nous donne à sentir des impressions très vivres, donne à voir des lumières très fortes. Elle a une écriture comme je les aime : concise et paratactique, avec beaucoup de contraste et un vocabulaire simple. En bref : une écriture puissante pour évoquer une expérience essentielle.

Le thème ?
Une passion qui remet tout en cause. La narratrice est enrichie par l'amour et devient lumineuse : on assiste à une véritable métamorphose. Cependant, rapidement, cet amour devient suffocant. L'auteure raconte l'obsession que son personnage nourrit pour son amante. Un comportement excessif qui conduit à l'oubli de soi. La narratrice se détruit elle même.

Pourquoi lire ce livre ?
Utile. Qui permet de mettre à distance et enfermer dans un livre une blessure. Théraputique, sans doute. A titre personnel, un livre qui m'a permis de me remémorer le trouble de la passion.
(SPOIL : ATTENTION)
Et ce choix de tuer le personnage ?
Le deuil est une éxpérience très difficile. Le deuil d'une personne que l'on aime passionnément l'est encore plus. Dans le récit, le constat que « la vie continue » est impensable. Aller mieux serait synonyme de trahision. Mourir en même temps que l'objet de son amour est la seule porte de sortie. J'avoue que cela m'a surprise. Je pensais que la narratrice allait s'en tirer.

C'est la puissance du roman ! On peut rendre son personnage inconsolable. Et le sacrifier sur l'autel de l'amour.

sushimo
7
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le 4 juil. 2023

Critique lue 244 fois

sushimo

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