Envoûtant par bien des aspects
Ce premier roman d'un jeune écrivain américain originaire des Philippines est prometteur. J'ai été parfois envouté par le récit entre fantasy ( ce qui n'est pas ma "tasse de thé" pourtant) et space...
le 24 janv. 2024
Ce premier roman d'un jeune écrivain américain originaire des Philippines est prometteur. J'ai été parfois envouté par le récit entre fantasy ( ce qui n'est pas ma "tasse de thé" pourtant) et space opera. Je trouve paradoxalement que les chapitres décrivant la vie sur la planète Umbai sont plus réussis que ceux décrivant l'existence dans le cargo Debby. N'est pas Becky Chambers qui veut. Ce roman, à un degré moindre de talent, est de la même veine. Il décrit des êtres profondément marqués par la vie et mal traités par un monde où l'ultra libéralisme est roi. La scène du massacre sur la lune de Fumiko aurait mérité une plus grande "empathie" de la part de l'auteur, à mon sens. Cette dernière me fait penser aux personnages démiurges des romans d'Adrian Tchaikovsky. Je pense également au personnage de Margot dans la série uchronique All for mankind.
En définitive, j'ai l'impression d'avoir lu non un roman, mais plusieurs nouvelles de valeurs différentes. En outre, des personnages apparaissent et disparaissent: une partie du premier équipage de Nia ne souhaite pas la suivre. Or, le remplacement du médecin me semble inutile. Cette dernière aurait surement eu un rôle à jouer auprès de Nia. En plus, à quoi sert Sartoris? Quelles sont les motivations de la pilote? On a l'impression que l'auteur s'en débarrasse comme le personnage de Dana. Pourquoi ne pas lui permettre monter dans l'Arche comme l'employé qu'humilie Fumiko.
En outre, le personnage d'Ahro est problématique dans le sens où il est comme un faire-valoir pour l'intrigue et certaines scènes ne sont pas indispensables. Pourquoi lui faire vivre une mauvaise première relation avec un jeune homme, du point de vue de l'écriture, alors que celle entre Fumiko et Dana est si belle. On sent que l'auteur a eu des difficultés à relater ses émotions. Je ne me suis pas attaché à lui, à l'inverse de Nia et de Fumiko. J'attends avec impatience un nouvel ouvrage de ce jeune auteur.
Enfin, le mode de communication entre Nia et Ahro est poétique. Il me fait penser à des films dans lesquels la musique permet aux être de se rapprocher et de se comprendre, comme Mission (même si le but est abject: évangéliser des populations même pacifiquement) ou Rencontre du quatrième type. C'est une idée intéressante même si parfois j'ai eu des difficultés à suivre le déroulement de la pensée des deux personnages.
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le 24 janv. 2024
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