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Vendu comme une sorte de Manuscrit Trouvé à Saragosse post-moderne, La Cartographie des Nuages souffre vraiment de sa réputation de "chef d'oeuvre", qui fait qu'on ne s'attend pas vraiment à lire l'exercice de tyle médiocre mais pas vraiment déplaisant qui se retrouve entre nos mains. Mais il faut dire qu'un concept comme ça trahit une certaine ambition chez l'auteur.

Il y a principalement deux problèmes avec ce bouquin. Le premier apparait en lisant sa première moitié, composée uniquement de débuts d'histoires chacune écrite comme un pastiche d'un style différent. On commence avec une sorte de Conrad/Kipling, on a un roman de gare 70's, un chapitre "SF dystopique" très Orwell/Huxley... Or, donc, ce qui se révèle assez vite c'est que Mitchell écrit plutôt mal. Le pastiche fonctionne, on comprend assez vite quel style il cherche à imiter, mais il ne tient pas vraiment la comparaison. L'effet pervers de ces emprunts de style, c'est qu'ils finissent par jeter une lumière peu flatteuse sur les constantes : Mitchell en fait des caisses, il lâche des métaphores balourdes et a l'adjectif inélégant.

L'autre soucis majeur se révèle dans la seconde moitié du bouquin où tous ces débuts trouvent une fin (même si on commençait bien à se douter que tout ça ne nous ménerait pas bien loin). Chacune de ces histoires suit un arc assez semblable, finalement, et si on comprend bien que le but est de nous faire comprendre un truc uper important sur la nature humaine en montrant sa répétition constante à travers les âges, ça marcherait vachement mieux si ce truc était un peu profond. Le problème, c'est que la sagesse de Mitchell se résume à quelque chose comme "les hommes sont des requins mais tout irait mieux s'ils choisissaient d'être des agneaux". Merci Jésus, merci Bouddha, Merci l'auteur. Empiler les histoires caricaturales avec des gentils, des méchants, et un protagoniste qui va apprendre à faire la différence entre les deux, ça peut faire sembler ces "vérités" plus sages et profondes à certains, moi ça m'a surtout exaspéré, tant de simplisme. J'ai jamais trop aimé les koan, mais au moins ils font rarement 600 pages.

Bref, ça sera mieux au cinéma, où les acteurs seront bon et où on se formalise moins des morales simplistes.
2goldfish
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le 7 févr. 2013

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