Papa vient de tuer maman
C'est sur cette phrase déchirante que s'ouvre l'histoire de deux enfants (parce qu'à 19 ans on est pas encore totalement un adulte, en tout cas pas assez pour avoir à affronter ça) qui viennent de perdre leur mère. Pire même, ce n'était pas un accident, c'était un crime. Un crime "passionnel" diront les journaux, "elle m'avait poussé à bout" dira le père en se cherchant des excuses pour expliquer son geste. Pour expliquer l'inexcusable.
Philippe Besson réussit ici à écrire un roman où l'on a le ventre tordu par l'horreur, l'envie de serrer et de protéger ces deux enfants et la volonté de voir la justice faire son oeuvre. Il explique sans frivolité ce qu'il se passe dans bon nombre de féminicides : l'endoctrinement vécu par la mère qui se laisse peu à peu détruire pour ne pas mécontenter son mari, pour ne pas s'attirer ses foudres. Mais aussi son combat, ses appels à l'aide qui n'ont pas été entendu...
C'est une histoire inspirée de faits réels. C'est l'histoire d'une femme. C'est l'histoire de toutes les victimes de féminicides. Pas seulement des femmes mortes sous les coups d'un conjoint ou d'un ex-conjoint mais aussi des victimes collatérales, en particulier les enfants.