Si tu pensais que les derniers jours du IIIe Reich ne concernaient que les grands dirigeants en fuite, Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer est là pour te rappeler qu’ils ont laissé derrière eux un sillage de drames humains aussi déchirants qu’inévitables.
L’histoire ? Nous suivons deux destins qui se croisent en pleine débâcle allemande de 1945 : d’un côté, Magda Goebbels, l’épouse du ministre de la propagande nazie, qui voit son monde s’effondrer et qui refuse de laisser un avenir à ses propres enfants. De l’autre, Ava, une survivante des camps qui tente de se reconstruire avec des lettres retrouvées, celles d’un père qui lui a écrit sans jamais recevoir de réponse. Deux parcours que tout oppose, mais que la guerre lie de manière terrible.
Le gros point fort ? L’angle original du roman. Prendre Magda Goebbels comme personnage central est un pari osé, et Spitzer en fait un portrait glaçant, dérangeant mais fascinant. En parallèle, l’histoire d’Ava apporte toute l’émotion et la dignité nécessaires pour contrebalancer l’horreur. Le style est fluide, percutant et alterne habilement entre les époques et les points de vue.
Le hic ? C’est intense, et parfois difficile à digérer. On connaît la fin, on sait que ça va être dur, et pourtant certaines scènes restent éprouvantes. Et si l’écriture est puissante, le roman reste assez court, ce qui peut donner l’impression que certains éléments auraient mérité d’être davantage développés.
Bref, Ces rêves qu’on piétine, c’est une plongée dans les heures les plus sombres de l’Histoire, avec un regard inédit et une tension dramatique qui ne lâche jamais. À lire si tu veux un roman qui frappe fort, entre horreur et espoir, et qui rappelle que la guerre détruit bien plus que des batailles.