Noir c'est noir.
La dualité King / Bachman, largement commentée depuis son dévoilement, notamment par l'écrivain lui-même, a beau être rentrée dans les mœurs des lecteurs, elle n'en est pas moins fascinante. Là où...
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le 6 juin 2017
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On a ici avec ce "Chantier" un récit décidément très Bachman. Vous connaissez très probablement l'histoire du célèbre pseudonyme de King, auquel cas je vous encourage à aller lire ce récit édifiant. Quoi qu'il ne soit, d'un pur point de vue littéraire, ça n'est pas un pseudonyme "pour du beurre". On notera aisément le changement de style chez King, dans ces ouvrages, souvent plus bruts, plus sombres et plus réalistes... Chantier en est l'archétype.
On y suit le bon Barton Dawes qui va voir son univers s'effriter progressivement alors qu'un autoroute projette de s'installer sur tout ce à quoi il tenait: sa maison, sa laverie, ses échappatoires... Et nous de suivre, impuissant, la très lente descente aux enfers d'un homme bien ordinaire.
Il n'y a absolument rien d'autre à rajouter à l'intrigue, qui n'en reste pas moins menée avec maestria. On sera peiné par la dégringolade de ce narrateur auquel on s'attache bien vite, et horrifié par les extrêmes atteints. Le récit ne perd pas de temps et est extrêmement bien maîtrisé: parvenant à ne pas devenir ennuyeux sur un sujet qui pourtant s'y prête, sans jamais devenir caricatural pour autant.
Evidemment, on s'interroge sur toutes ces vies détruites par ce genre d'incursion capitaliste qui mérite à peine une ligne dans le journal local. Et on se prend d'affection pour quelqu'un qui finalement ne souhaite que vivre une vie simple et tranquille, méritée et paisible.
Alors à titre personnel, je regrette toujours avec ce genre de récit un certain terre-à-terrisme, un manque de lyrisme ancrant un récit dans un carcan de banalité. C'est inhérent à ce genre de production, ce pour quoi le seul moyen de prévention est de bien choisir le moment de lecture et tout simplement le livre.
Il n'en reste que "Chantier" est décidément un Bachman maîtrisé, souvent touchant et parfois désespérant.
Créée
le 5 juin 2023
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