L'apocalypse avec des couettes et un chemisier vert

Charlie ne ressemble vraiment pas à ce que l'auteur écrit d'habitude, ici on verse clairement dans le fantastique avec les pouvoirs psychiques que les héros possèdent, pas de mystères sombres enfouis, ni de créatures effrayantes.
L'épouvante-horreur est reléguée au placard, pour nous offrir l'histoire d'un père et de sa fille traqués impitoyablement par une organisation gouvernementale à cause de ce qu'ils peuvent accomplir.

La relation entre le père et la fille est très touchante, on s'attache beaucoup aux deux personnages. Mais le personnage qui surclasse tout le monde par son originalité, sa puissance et son effrayante psychologie c'est John Rainbird. Cet indien borgne qui peut se montrer si touchant une seconde et te filer la chaire de poule la suivante possède une personnalité tout bonnement inclassable, il justifie la lecture du livre à lui tout seul.

Charlie c'est aussi l'enfance d'une petite fille très spéciale mais adorable qui doit grandir au sein d'un monde peuplé de gens qui veulent la contrôler ou la tuer. Rude mais touchant, spectaculaire mais subtil.
Le parallèle avec Carrie White est assez limpide mais avec des parents aimants ce coup-ci.

L'histoire, notamment la fin, est tout de même un peu téléphonée. La fin est d'ailleurs tellement différente de ce à quoi King nous a habitués qu'on se demande ce qui l'a poussé à écrire ce roman.