le 29 nov. 2016
White Dog, Black's Death...
L'écrivain français Romain Gary -vivant à Los Angeles à ce moment-là- est en couple avec l'actrice Jean Seberg, lorsque leur chien revient un jour avec un compagnon. Le couple adopte donc le nouveau...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Oeuvre violente pleine du cynisme profond qui caractérise une des facettes de Romain Gary.
Il en a marre, Romain. D'abord, il se sent vieux, encore plus quand il regarde sa femme trop jeune.
Et puis il en a trop vu Romain, il s'est déjà tapé la seconde guerre mondiale, le massacre des juifs, l'horreur, l'absurde. Il sait très bien de quoi le genre humain est capable. Ca fait des années qu'il essaye d'exorciser tout ça dans des romans d'ailleurs.
Et, alors que mai 68 arrive en France, il se retrouve au milieu des mouvements raciaux aux US de la fin des années 60. Et là il craque, il peut plus. Il n'y crois plus. Ca le dégoute les gens, les noirs les blancs tous les mêmes au fond, tous moches quand on y regarde de plus près. Les blancs soit racistes immondes et effrayés qui vont jusqu'à dresser les animaux pour attaquer les noirs, soit masochistes pitoyables qui se flagellent pour atteindre un statut de martyr qui soulage leur existence fatiguée. Et les autres, les noirs, soit profiteurs venaux qui distribuent de la bonne conscience en soulageant les portefeuilles des riches, soit assoiffés de sang et de violence qui ne cherchent qu'a rendre la haine qu'ils ont encaissé depuis si longtemps.
Il n'y a que les animaux qui restent purs au fond. Il les aime de tout son coeur (et dans toute son oeuvre d'ailleurs): les éléphants, les pythons, les chiens, les chats...
Et voilà que se met sur sa route un chien détruit par les hommes. Bousillé, irrécupérable mais avec ces yeux là, qu'ils ont quand ils vous regardent. C'est pour ça qu'il explose aussi, faut le comprendre. Et ces français qui se mettent à balancer des pavés parce que le monde entier va mal et pas eux...
Alors c'est un déferlement de son mépris, de sa colère, mais surtout de son désespoir immense que l'on se prend en pleine figure.
Car c'est probablement son roman le plus autobiographique, le plus intime, le plus noir aussi malgré les loupiotes (sa femme surtout) qui brillent faiblement de ci de là.
Il s'est pas encore trouvé son Emile, Romain, son autre personnalité Emile qui le relancera sur la pente de l'espoir. Pas un poil d'Ajar dans cette depression à la fois résignée et transmettant une violence inouie, qui accable le narrateur du début jusqu'à la fin.
Très beau donc, toujours cette écriture à couper le souffle bien sur, mais très Romain avec ses phrases parfois tortueuse et torturées et très, beaucoup trop pour moi, cynique. A ne pas lire dans ces périodes régulières de dépression sur le monde par lesquelles nous passons tous.
Je le préfère moins sombre moi Romain, je le préfère en Emile quoi, ou en Cerf Volant à la limite.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs livres de Romain Gary (Émile Ajar), Histoire de la discrimination raciale et 2016
Créée
le 17 févr. 2016
Critique lue 1.9K fois
le 29 nov. 2016
L'écrivain français Romain Gary -vivant à Los Angeles à ce moment-là- est en couple avec l'actrice Jean Seberg, lorsque leur chien revient un jour avec un compagnon. Le couple adopte donc le nouveau...
le 28 mai 2010
Tout juste la moyenne donc, mais il est clair que d'une manière générale, je n'ai pas aimé ce livre et je ressors clairement déçu de ma première expérience littéraire avec Romain Gary. Pourtant, le...
le 17 févr. 2016
Oeuvre violente pleine du cynisme profond qui caractérise une des facettes de Romain Gary. Il en a marre, Romain. D'abord, il se sent vieux, encore plus quand il regarde sa femme trop jeune. Et puis...
10
le 13 sept. 2015
Incroyable roman, coupable du second prix Goncourt de Romain Gary qui reste le seul auteur à en avoir jamais reçu deux (c'est interdit normalement). Tout ça grâce à un pseudonyme, Emile Ajar, dont...
le 7 mars 2016
Mon premier essai politique, c'est vraiment pas mon genre d'habitude j'ai ce genre de truc en horreur. Moi j'ai besoin d'une histoire pour lire. Mais bon, je me disais qu'il faudrait bien que...
10
le 7 févr. 2016
Deuxième roman de Soljenitsyne après Une journée d'Ivan Denissovitch. Publié quand Solji écrivait déjà en cachette ce qui allait devenir l'Archipel du Goulag sur des feuilles minuscules enterrées à...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique