Le pitch est idéal, la réalisation finale moins ...

Je suis un fan d'uchronie. Je ne peux pas dire que j'ai lu des tonnes sur le genre, en tout cas le genre m'attire, et l'histoire alternative sous toutes ses formes est un sujet qui me plaît. Je décide donc de commencer par une des références du genre selon beaucoup d'articles, et malgré que j'aie craqué sur le premier volet de la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson (impossible de le terminer...), je me décidai à donner une deuxième chance à l'auteur, avec ce Years of Rice and Salt, que j'ai lu en anglais.

L'idée de départ est que la peste noire du XIVème n'aurait pas décimé 1/3 de la population européenne, mais 99%. Toute la conquête des Amériques n'aura pas eu lieu, et ce seraient les nations musulmanes et la Chine qui se disputeraient le monde.
Au travers de dix -longs- chapitres qui fonctionnent comme des nouvelles individuelles, l'auteur brosse un tableau socio-philosophico-historique sur près de 700 ans, dans lequel les personnages sont des réincarnations des personnages des chapitres précédents.

Présenté comme ça, tout laissait présager du meilleur. Et pourtant .. le tout est très confus.
Il y a un manque total d'indications claires sur la géographie de ce monde alternatif (heureusement il y a les cartes sur l'article Wikipédia !) et il faut vraiment être attentif au moindre détail perdu au milieu d'interminables chapitres philosophiques, pour se faire une idée du monde. Je n'ai rien sur le style "POV réaliste" dans lequel les personnages ne s'étendent pas sur le monde entier qui les entoure, pour se préoccuper de leurs soucis quotidiens, mais cela devient un problème quand le lecteur doit se construire tous ses repères lui-même.

Il y a pourtant des réflexions intelligentes sur la religion, la société, le féminisme même, mais toujours présentées par le biais de personnages auxquels on a du mal à s'attacher, car ils sont complexes sont êtres approfondis, confus tout en étant supposés connus du lecteur - OK ils sont réincarnés, mais à nous de trouver qui est qui ...

L'histoire se perd donc parfois en réflexions métaphysiques sans queue ni tête, c'est bien la première fois que je passe volontairement des chapitres de citations de textes religieux ou autres, tant selon moi ils apportaient peu au récit.

Je me suis demandé si ce n'était pas du fait d'avoir choisi de le lire en VO, mais le niveau de langue anglaise étant relativement commode, je pense qu'il s'agit plutôt d'un choix délibéré de l'auteur - et quelques commentaires sur ce site me confortent dans l'idée.

Une idée de départ de génie, de laquelle je m'attendais à trop, et du coup j'ai été déçu.