Laudate
Ce livre est magistral tant dans son propos que dans sa forme, et c'est bouche bée que j'ai plongé toute entière dans ce Confiteor si beau. Adria Ardevol est un vieil homme qui revient sur sa vie,...
Par
le 3 janv. 2014
31 j'aime
9
Confiteor est une confession, celle d'un homme, Adrià, qui perd ses souvenirs et qui décide de les partager une dernière fois avec son ami, Bernat, avant qu'ils ne disparaissent définitivement. Or, toute l'existence d'Adrià tourne autour d'un même objet : un violon. C'est une véritable passion, presque destructrice, qu'entretient Adrià avec le précieux instrument, pour lequel il trahira tout, y compris la femme de sa vie, Sara, véritable destinataire de ce récit confessionnel.
En effet, le véritable héros de ce roman est le violon plus que l'homme qui l'a possédé ou que tous ceux qui l'auront fabriqué, touché ou seulement convoité. On se retrouve ainsi au cœur d'une fresque historique grandiose, d'abord en pleine Inquisition, quand le bois dans lequel le violon sera taillé est encore à l'état d'arbre, on voit ensuite l'instrument traverser la dictature Franquiste, la Seconde Guerre Mondiale, avant de connaître enfin l'apogée de son pouvoir sur les hommes quand il rentre dans la vie d'Adrià ; car si ce violon est exceptionnel, ce n'est pas seulement grâce au bois dont il est fait, sa facture, ou sa musicalité, mais parce que cet instrument et taillé dans les passions humaines.
Jaume Cabré n'hésite pas à nous questionner sur cette humanité, sur le Mal profond qui la ronge, confondant les genres avec autant de talent que les intrigues ; car littérairement, Confiteor est aussi exceptionnel que l'instrument de musique dont il retrace l'histoire. Outre son intrigue complexe, la richesse de Confiteor s'observe aussi sur la forme. Jaume Cabré transgresse les lois de la narration pour mieux la réinventer. Il a le don de passer d'une période historique ou d'un point de vue à un autre, parfois dans la même phrase, avec une facilité déconcertante, et ce sans jamais perdre son lecteur. C'est sans doute ce qui rend l'exercice de style fascinant – d'autant plus quand il est réalisé à la perfection.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes colocs me trouvent asociale (livres 2014)
Créée
le 12 avr. 2016
Critique lue 301 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Confiteor
Ce livre est magistral tant dans son propos que dans sa forme, et c'est bouche bée que j'ai plongé toute entière dans ce Confiteor si beau. Adria Ardevol est un vieil homme qui revient sur sa vie,...
Par
le 3 janv. 2014
31 j'aime
9
-Qui peut raconter Auschwitz ? - Ceux qui l'ont vécu. Ceux qui l'ont créé. Les chercheurs. - Oui. Tout cela comptera. Et on a fait des musées pour s'en souvenir. Mais il manque une chose :...
Par
le 18 sept. 2013
30 j'aime
4
En près de 800 pages, « Confiteor » est un roman superlatif, un monument comme on en lit peu, un chef d’œuvre. En parler est difficile, tant ce récit est complexe et brillant, et en même temps si...
Par
le 29 oct. 2013
15 j'aime
1
Du même critique
Ah, Jacques ! J'ai tellement de choses à te dire. J'avoue, l'exercice de la lettre ouverte... j'ai peur de faire un peu groupie. Mais j'avais envie de te dire merci ce soir. Oui, merci pour tous tes...
Par
le 30 mai 2013
44 j'aime
1
Oui, je sais, j'ai mis cinq. La note semble élevée, surtout compte tenu d'un vocabulaire itératif qui montre ses limites (supportable parce que lu en anglais), et aussi répétitif que les orgasmes de...
Par
le 26 nov. 2012
41 j'aime
8
Commençons par le début. « Les disparus du Clairedlune » est le deuxième tome des aventure d'Ophélie, la fameuse Passe-Miroir. « Les fiancés de l'hiver » est le roman qui a marqué mon début de...
Par
le 27 sept. 2015
36 j'aime
6