Avant toute chose, il faut dire que j'ai lu ce livre juste après avoir lu le roman et vu la série Normal People. J'étais donc très enthousiaste à l'idée de me plonger dans le premier livre de celle qui a délivré une masterclass de description sur le sentiment amoureux dans son premier récit puis dans la série éponyme.


Pour résumer rapidement le roman : La jeune narratrice de 21 ans, Frances, tombe sous le charme de Nick avec qui elle se met à avoir une relation extra-conjugale. En effet, Nick est le mari de Melissa, une écrivaine connue du milieu bobo pseudo-élite de Dublin. C'est grâce a son amie, Bobby, autre fois en couple avec elle au lycée, que ses quatre personnages se rencontre et l'on va voir évoluer leur relation faussement complexe dans le milieu pseudo-snobo-intelectuel de Dublin.


À la lecture des cent premières pages, mon enthousiasme du départ n'a cessé de grandir tant la naissance des sentiments amoureux de Frances envers Nick était parfaitement décrite et réaliste.


Sally Rooney réussis à faire aussi bien ressentir la fragilité intérieure de Frances, liée au fait qu'elle ait une très faible opinion d'elle-même, que son illusoire confiance en soi en face des autres. La relation Nick-Frances semble délivrés ces personnages de l'emprise qu'ils subissent réspectivement de la part de Melissa et Bobby.


On s'attache donc très rapidement à la narratrice qui semble enfin vivre une expérience amoureuse, si ce n'est saine, au moins passionnelle.


Mais passé les 200 pages et notre furieuse envie d'avoir des rebondissement le récit s'installe dans un faux rythme sans grand intérêt avec des personnages riches se regardant le nombril.


Un long passage en mode "Je sais pas si je te quitte, j'aime encore ma femme, mais je t'aime aussi, mais je te quitte et en fait non" pointe donc le bout de son nez pour durer jusqu'à la fin, très cliché, du roman. Sans compter le retour inutile de Frances dans les bras de Bobby à l'approche de la fin du livre. Rien de bien palpitant et original donc.


Le gros point noir est le personnage de Bobby. Une riche lesbienne faussement communiste qui n'hésite pas à utiliser son intelligence pour détruire les autres. Ce qui est dommage avec elle, c'est que l'on ne comprend pas d'où vient son comportement, car l'auteur ne s'emploie pas assez à développer sa psychologie.


En lisant les autres critiques je me suis aperçu que beaucoup trouvaient que le milieu social du récit et les discussions politiques des personnages n'avaient que très peu d'intérêts. J'ai au contraire trouvé que Sally Rooney nous emmenait parfaitement dans ce milieu et qu'elle en faisaient une critique acerbe en soulignant parfaitement les contradictions entre les comportements bourgeois des personnages et leur discours politique.


Pour conclure, Conversation entre amis n'a pas permis à mon enthousiasme de garder le même niveau qu'il avait après la lecture de Normal People. Mais ce roman confirme tout de même que Sally Rooney a un talent certain pour décrire les sentiments et les relations sexuelles des gens normaux...


Etienne_Boutchakdjia
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top livres lus depuis 2018

Créée

le 28 mai 2022

Critique lue 243 fois

8 j'aime

Critique lue 243 fois

8

D'autres avis sur Conversations entre amis

Conversations entre amis
Etienne_Boutchakdjia
6

Donne tout de même envie d'en faire partie.

Avant toute chose, il faut dire que j'ai lu ce livre juste après avoir lu le roman et vu la série Normal People. J'étais donc très enthousiaste à l'idée de me plonger dans le premier livre de celle...

le 28 mai 2022

8 j'aime

Conversations entre amis
ancedv
2

Critique de Conversations entre amis par ancedv

J'avais lu Normal People il y a quelques années et je n'avais absolument pas compris l'engouement autour de l'ouvrage. Voyant le succès énorme que rencontre Sally Rooney, je me suis laissée tentée à...

le 12 août 2023

Conversations entre amis
venusstd
8

Terrifiant

A en juger par sa couverture je pensais que je pourrais lire ce livre au bord de la plage, qu’il me mettrait de bonne humeur. Ce qui n’est pas faux en soit mais la bonne humeur n’était pas au...

le 9 juin 2023