Le patriarche Marcel Péricourt décédé, c'est la fille Madeleine et sœur d'Edouard Péricourt (lire ou voir Au Revoir Là-Haut) qui est donc seule héritière directe. Malheureusement pour elle, son fils Paul devient handicapé après une grave chute depuis une fenêtre lors des funérailles et dont les causes sont plus ou moins troubles. Aidée par des personnes comme Joubert le banquier, son amie Léonce et le jeune André Delcourt qui l'assistera pour l'instruction du jeune Paul, l'époque et les mœurs allant avec n'aidant pas, Madeleine Péricourt se verra subitement trahie, passant de la pente glissante à la chute dans la fosse dont son entourage en tirera profit tels des vautours à l'exemple de son oncle, Charles Péricourt, politicien fumiste et dépensier.
La première partie s'est lue épisodiquement jusqu'à donc l'escroquerie dont est victime Madeleine, contrainte en conséquence de vivre de façon précaire. A partir de là, la lecture s'est accélérée. Entretemps et chose positive, le petit Paul, dont le fait de s'exprimer dans le livre est assez dure à suivre de par son élocution, retrouve goût à la vie grâce à la musique et les correspondances qu'il entretient avec une diva, sans oublier sa gouvernante polonaise très joviale. De l'autre bord, Madeleine va concocter une vengeance terrible, à la hauteur de la trahison qu'elle a subit. Elle va s'octroyer pour cela les services d'un ouvrier anarchiste afin qu'elle parvienne à ses fins. Et ses agissements vont faire parfois froid dans le dos, flirtant même avec l'immoralité dans une époque où l'Europe se tuméfie de politiques nationalistes un peu partout et de la montée du parti nazi en Allemagne. Certains lecteurs parlent d'une version moderne de Monte Cristo calquée sur une époque où la montée du fascisme, de la presse partiale et des évasions fiscales scandaleuses de l'après 1929 foisonnent dans les hautes sphères de la société. Ce n'est pas faux.
Pierre Lemaître s'est inspiré d'évènements sociétaux qui se sont avérés lors des années 30, guidé par une historienne spécialisée comme il l'explique dans les dernières pages, pour intégrer tous ses personnages de fictions dans cette partie de l'Histoire.
Couleurs De L'incendie ne se lit donc pas trop mal, bien que j'ai eu peine au début, comme de démarrer au diesel. Mais dès la seconde partie, on n'a plus envie de lâcher le livre dans le but de savoir comment tout cela va se terminer.