Daimôn
Daimôn

livre de Curtis Clodo (2023)

La vie d'un étudiant en médecine est, j'imagine, déjà palpitante par certains aspects. Mais celle d'Éric Mayer l'est, il faut se le dire, encore plus. Entre les casseroles que ce dernier traîne derrière lui, sa rencontre incongrue avec un drôle de personnage, et l'affaire dans laquelle il est pris, Éric est loin d'avancer paisiblement. Le tortueux séjour d'Éric début sur des tortures, que certains qualifieraient, avec légèreté et désinvolture pour l'amour-propre de l'Humain, de "taquineries".

En effet, harcelé par des camarades de promotion, dont la beuglante Marine, le peut-être futur médecin malgré lui (car il s'agit d'un accomplissement désiré par ses parents, mais pas par la volonté d'Éric) souffre d'une solitude qu'il verra comblée, au détour d'un verre, dans un bar sordide. Son camarade de beuverie, qui se fait nommer "Gwen", accompagne le jeune Mayer loin des sentiers de la déprime quotidienne qu'Éric ressent. Par cette compagnie, mais également grâce à la disparition fortuite d'une part de ses ennuis, ainsi que de l'apparence d'un soutien inattendu, l'étudiant voit sa vie quelque peu améliorée... Mais cela lui demandera une certaine contrepartie très singulière...


J'ai pris plaisir à lire ce roman qui, certes "court" du haut de ses 127 pages, ouvre sur des réflexions et des questions diverses inhérentes au récit. Des thèmes saillants y sont abordés, propres à ce que chacun a pu ressentir au moins une fois dans sa vie, dans la lie de l'Humanité : confiance et estime de soi en berne, diverses acceptations pour ne pas décevoir ses proches, maltraitance de la personne par ses pairs. Autant de problématiques qui ont réussi à me toucher en plein cœur, et qui, à la relecture du roman, me touche encore davantage l'âme. Parce que, au fond, j'ai l'impression de participer malgré moi à la lie d'une (in)Humanité qui n'ose dire son nom. En ce sens, le récit rapporté d'Éric Mayer me permet de poser de vraies bonnes questions, de celles que l'on ne se pose que rarement dans sa vie.


Dans "Daimôn", les mots sont maîtrisés, avec un style particulier (la description soutenue peut être coupée, de manière incisive, par du langage familier) fortement agréable, des tournures finement travaillées et une incursion dans un univers tout aussi sombre que plaisant. Pour ce qui me semble être un premier essai, celui-ci est transformé en un cadavre exquis de toute beauté. Il me tarde de lire la suite car, sans nul doute, la fin de l'histoire est assez ouverte pour conter d'autres situations. Et j'aimerais énormément savoir ce qu'il adviendra du protagoniste du récit. Véritablement.


Somme toute, c'est une histoire que je recommande aux lecteurs friands d'horreur et d'un brin d'ésotérisme. Parce que le quotidien, dans ce roman, en est teinté.

DasterGoyn
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le 27 oct. 2023

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