Sympa ce Brussolo. On y retrouve moult thèmes et obsessions récurrents de l'auteur, toujours dans un monde un peu dingue. J'ai surtout bien aimé les deux factions opposées avec leur philosophie contraire. De l'une les "terriens" pour qui nommer quelqu'un est un péché, une offense ouvrant la voie à la disctintion, personnalisation et par extension à la jalousie. En suivant cette règle de base, Brussolo imagine les implications de ce fonctionnement. Ne jamais regarder quelqu'un dans les yeux (on pourrait reconnaitre quelqu'un), parler de manière la plus neutre possible (le bégaiement est un signe distinctif), tout le monde s'habille pareil, etc... Si personne n'est personne, on n'envie personne et personne ne nous envie. Bon la société décrite ne fait pas envie (notamment la gestion des enfants et des grossesses... les femmes sont rarement bien loties dans les univers brussoliens) mais c'est intéressant. De l'autre côté, la faction qui vit retranchée sur le toit des buildings qui au contraire cherche l'ultra différenciation. Mettre un vêtement ou un accessoire déjà porté par autrui est une offense. Chaque année, le nom des habitants est "enrichi" par les faits d'armes marquants de l'année écoulée. Les personnes âgées disposent donc d'un nom à rallonge permettant le déroulé en accéléré des "highlights" de la vie de la personne. C'est donc comme toujours très original et enfiévré. Et chaque année, les 2 factions se bastonnent, les terriens disposant de monture éphèmère qui ne vivent qu'une journée et leur permet de s'élever à hauteur des buildings pour guerroyer. Pourquoi pas ^^. Au milieu de tout ça, une équipe de soldats urbains chargés d'observer la neutralité et d'observer ces deux cultures comme des ethnologues. Un Brussolo classique qui intéresse par son univers taré et ses concepts en peu de pages, le reste étant assez vite expédié.