Il y a longtemps vivaient des humains, les maîtres de la Terre et de l'univers tout entier, ils ont créé tant de choses.. ils ont créé la civilisation des chiens, puis ils ont chuté.

Les récits de science-fiction bien faits ont ceci de fascinant qu'on peut les interpréter de plusieurs manières, on pourrait croire naïvement que l'aventure humaine vu par des yeux canins nous renverrait piteusement à nos défauts, mais pas du tout. En fait chaque conte ou presque apporte un enseignement au lecteur averti, un enseignement tout ce qu'il y a de plus humain et de plus étonnant.
Demain les Chiens nous explique bien ce que l'Homme a perdu à évoluer "dans le bon sens" mais jamais ce qu'il y a gagné, d'ailleurs il n'a fait que perdre, et je m'emploie à la démontrer.

La Cité, la Tanière:
Les gouvernements rendus caducs ne parviennent plus à rassembler l'humanité, les hommes s'éclatent et se côtoient de moins en moins. L'Homme en arrive jusqu'à perdre un concept philosophique capital pour la suite de son évolution.
L'Homme aurait dû maintenir une pression sociale importante, coûte que coûte et par tous les moyens. L'aliénation sociale serait donc une bonne chose.

Le Recensement, les Déserteurs, le Paradis:
L'humanité sombre, la découverte d'une vie meilleure sur Jupiter lance sa chute, la trahison des mutants la précipite. Les masses sont-elles à ce point incapable de comprendre que leur intérêt à court terme vaut moins que le sort de la race? L'Homme auraient dû cacher la découverte, définitivement la cacher, il aurait aussi dû exterminer ces gens différents qu'il a bêtement laissé tranquille dans la forêt. L'obscurantisme semble bien utile dans certaines situations et on ne devrait jamais hésiter à massacrer les personnes différentes, juste au cas où.

Les Passe-temps:
Une poignée d'humains se réorganise sur Terre pour relancer la machine, c'est alors qu'une personne seule visiblement névrotique, déprimée et dépassée par les événements décide de les condamner une bonne fois pour toute, suggérant au passage que ce n'est jamais du temps perdu que d'espionner les gens et de se débarrasser des activistes avant qu'ils ne nuisent.

Ésope:
En dépit des coups fourrés à répétition, les humains reprennent du poil de la bête - c'est le cas de le dire - mais alors qu'ils semblent destinés à reprendre la main, les voilà de nouveau trahis par un ennemi intime, le robot que les parents de leurs parents avaient conçu il y a des millénaires. Décidément, ça n'arrête pas, à croire qu'il ne faut jamais faire confiance à quoi que ce fût qui ne soit pas un homme banal, et encore, seulement après enquête. Il faut toujours se méfier de ses amis.

Un moyen bien simple:
Quand les humains ne sont pas là, les fourmis dansent, et le traître robotique auraient bien besoin d'un conseil bien humain pour résoudre le problème. Embarqué par une idéologie qui le dépasse, il décide finalement de ne pas appliquer la méthode en question et de se soumettre définitivement au premier danger qui vient. Il avait donné aux Chiens le monde des hommes, libres et impitoyables, il le donne finalement aux fourmis, libres et impitoyables. La preuve par l'exemple que les recettes humaines étaient tout à fait fondées. Il ne faut jamais hésiter à annihiler les nuisibles, après tout le Dodo ne manque à personne.

Armé de ces enseignements, je jette un œil au journal télévisé: R.A.S, continuez comme ça les gars, on est sur la bonne voie.
Tanaziof
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le 16 juin 2011

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