L'être et le Néan

Tout d'abord, en propos liminaire qui n'auront que peu d'impact sur le reste,avant de me tomber dessus, je sais très bien que néant prend un "t", mais pas là. Lisez le livre et vous saurez.

Pour parler du roman proprement dit, je tiens à clarifier un truc tout de suite: oui, je connais Noëlle, mais ma note est sincère et les remarques qui vont suivre aussi. J'dis ça avant que les bien pensants me vocifèrent dessus mettant en doute ma neutralité.

Quand j'ai eu fini de lire Demain les Ombres, j'ai pensé immédiatement à deux références (je suis beaucoup dans la référence, ou la ref, comme disent les jeuens): Barjavel et Le Village de Night Shyamalan.

La construction en parallèle (en faux parallèle, techniquement et géométriquement parlant) est une structure bien connue de la littérature et du cinéma. Donc, on sait inévitablement que ces lignes qui sont supposées ne jamais se rencotrer vont finir par le faire. En fait, ce qui importe n'est pas tellement la destination (le quand) mais le voyage (le comment). Et en cela, le livre tient la distance. Le raccourcissement des chapitres dans le dernier tiers fait que ce récit que l'on accompagnait avec beaucoup d'intérêt jusque-là, mais sans vraies tensions, juste avec des interrogatons, gagne en puissance au niveau suspens.

C'est très bien écrit, jamais chiant, et plein de clins d'oeil (mais pour cela encore faut-il connaître l'auteure (ou autrice, je sais pas, je sais plus)).

Mais au-delà de ce récit de SF, techno thriller, crichtonnien en diable, il faut chercher à gratter le vernis.

On voit nos habitudes de loisirs remises en question (enfin, les loisirs de certains, parce que les émissions de pseudo réalité, où tout est scénarisé ne sont pas ma tasse de thé, d'autant que j'aime moyennement le thé), de même que cette course effrénée au tout technologie qui n'est qu'une course en avant vers notre perte.

Loin d'être pessimiste, le récit est un questionnement permanent sur quelle société nous voulons, quelle société nous léguons, et quelle société nous créons.

Et au finale, loin des références que je citais plus haut, on a un bouquin de Noëlle Michel.

Et il faut rconnaître qu'une lecture qui allie fun et intelligence, c'est pas si commun dans nos périodes.