"Objet relationnel non identifié auquel rien ne semblait adapté."

Quel beau récit que ce premier roman. On s'attache si vite à Hector et Luz, mais aussi à Carlo qui fait un superbe trait d'union entre eux. Les questions soulevées sont sincères, on ne tombe jamais dans le pathos. Et surtout on voit d'un autre oeil le handicap en le questionnant par le prisme de l'amour qui, pour la société "validiste", sont deux choses antinomiques.


"L'association ne rencontra pas d'autres couples, pour la simple raison qu'elle n'en connaissait pas. Elle était partie de ce constat, qu'il n'y avait pas assez d'handicapés amoureux, et de l'hypothèse que s'il n'y en avait pas assez, c'était parce que le discours ne leur laissait pas de place, qu'ils n'étaient jamais ensemble conjugués au futur, et n'avaient pas de modèle."

La plume de Gabrielle de Tournemire joue avec brio sur une période de temps très étalée sans pour autant perdre en construction des personnages. On vit en accéléré l'amour, la peur, la frustration, toutes ces victoires et ces défaites qui construisent la vie si compliquée des personnes handicapés dans un monde qui n'est jamais totalement pensé pour elles.


et son père la serra dans ses bras, comme c'est difficile, pensa-t-il, être handicapé c'est apprendre sans cesse à se contenter de moins.

Voodoochild_
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