Ne connaissant ni les aventures de l’inspecteur Rébus, ni Ian Rankin, j’ai décidé de donner sa chance à cet ouvrage trouvé dans la bibliothèque du père de mon copain. La quatrième de couverture semblait plutôt intéressante, et pour changer l’action se passait en Ecosse. Pourquoi pas !


Quatrième de couverture :
Noël approche, les élections législatives aussi. Les ouvriers s'activent à Quuensberry House : le siège du nouveau Parlement doit être prêt à temps. La découverte d'un corps momifié dans une cheminée, puis la mort d'un mystérieux clochard passent presque inaperçues au regard de l'assassinat d'un fils de famille engagé dans la course électorale. Trois morts, dont deux inconnus : l'inspecteur Rebus voit un lien entre eux et suit son instinct. Sa hiérarchie, lui reprochant de toujours chercher ce qui n'existe pas, désapprouve. En chemin, il croisera ses démons habituels, l'alcool, la solitude, les aléas de la justice, et son vieil ennemi, le caïd " Big Ger " Cafferty. Mais, au cœur de ce roman, il y a surtout la beauté ténébreuse d'Edimbourg, son histoire mouvementée, et une nouvelle criminalité en filigrane : à la faveur de l'autonomie, qui va mettre la main sur l'argent et le pouvoir ?


Il faut avouer, j’ai été un peu prise de court par ce roman. Je ne sais pas si je n’étais pas dans les meilleures conditions pour le lire (ma lecture a quelque peu trainé, il est vrai), ou si cela est du au fait que je ne suis pas familière avec le style de Rankin et les histoires de l’inspecteur Rébus. En tout cas, il m’a été assez difficile de rentrer dans l’histoire, et de me sentir intéressée. Bien que séduite dans les premières pages par l’univers écossais qui change des traditionnels Etats-Unis pour un thriller (du moins ceux que je lis), j’ai rapidement été perdue et déçue.


Il me semble que l’auteur part du principe que nous sommes familiers avec Edinbourg, et les noms de rues et bâtiments se mêlent aux faits historiques et politiques liés au vote de 1979 sur la possible indépendance de l’Ecosse et la construction d’un nouveau parlement. Nous pourrions nous y habituer si seulement Rankin ne persévérait pas dans la même voie avec ses personnages : ils arrivent tous d’un coup, les noms et surnoms se mélangent de même que les liens d’amitiés et parentés.


Cela cause également un autre problème relatif aux dialogues : les personnages qui se connaissent déjà (je pense à l’équipe de police par exemple, ou aux membres de la même famille) emploient parfois des mots, sous-entendus ou expressions qui semblent relever de la private joke. Parfois relatif à eux-mêmes, parfois à l’histoire de l’Ecosse, ou même à la musique voire la bière, je me suis retrouvée un peu désemparée devant certains dialogues dont je n’étais pas certaine de percevoir le sens entier.


Difficile d’avancer dans sa lecture et de se concentrer sur l’intrigue lorsque le lecteur a du mal à suivre qui est qui, qui a fait quoi etc. Encore une fois, il est possible que je n’étais pas bien disposée à lire ce livre au moment où je l’ai lu, mais je me suis souvent reprise à lire une page une deuxième fois, ou même à revenir quelques pages plus tôt pour me remémorer une intrigue.


Car en plus de ce fouillis de personnages, Rankin est ambitieux et mélange trois intrigues différentes, trois meurtres dans son ouvrage. On se doute qu’ils sont liés - l’inspecteur Rébus va d’ailleurs vite en émettre l’hypothèse – seulement chaque intrigue semble se perdre dans des détails qui ne contribuent pas au développement de l’histoire et le lecteur avance à l’aveugle.


C’est dommage, car certains personnages ont du potentiel : un flic voyeur, un inspecteur menacé d’être sur la touche en proie à l’alcoolisme, une policière méfiante et secrète… Ils ont du relief, un passé, des secrets. Peut-être, pour une fois, est-ce un peu trop d’informations à la fois. La même remarque peut s’appliquer à l’intrigue : on sent le travail de recherche effectué par Rankin, mais le dénouement s’opère peut-être un peu trop tard et trop vite pour retenir l’intérêt du lecteur.


En conclusion, de bons éléments de base constituent cet ouvrage, malheureusement ils se perdent dans des méandres d’informations trop nombreuses qui embrouille le lecteur et lui font perdre de l’intérêt rapidement.

Manon_Vercouter
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le 18 juil. 2016

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