le 23 avr. 2020
Et toujours la noirceur
Un roman trop sombre, trop désespéré. Des premières pages jusqu'aux dernières, Sandrine Collette nous écœure de cette noirceur et en rajoute des couches jusqu'au dénouement sans presque nous laisser...
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Sandrine Collette m’épate de nouveau avec cette lecture sublime, hypnotique et pourtant douloureuse, très perturbante.
Corentin est un enfant non désiré: honni, banni par sa propre mère qui le confie pour s’en débarrasser à une nourrice, puis l’abandonne à Augustine, qui n’est autre que son arrière-grand-mère, dans un hameau isolé baptisé Les Forêts. Les liens qu’il tisse avec son aïeule sont forts et émouvants. Puis vient le temps des études et de la grande ville où Corentin se laisse entraîner dans une vie de fête et de paradis artificiels, au fin fond de catacombes. Au dehors, la chaleur est intenable, le monde se désagrège et l’inévitable se produit : un cataclysme ravage la terre. Corentin est un miraculé, ou est-ce pour lui le début de l’enfer? Seul dans un univers dévasté, il ne lui reste qu’un espoir insensé: retourner aux sources, aux Forêts, pour retrouver la seule personne qui l’ait jamais aimé, la vieille Augustine. Ce sera le début d’une quête éperdue, d’une lutte pour la survie et celle de l’espèce.
Survivre sur une planète consumée, plongée dans une grisaille de cendres et de fumées perpétuelle, que les rayons du soleil ne parviennent pas à dissiper. Survivre alors qu’il ne reste que quelques spécimens des races humaines, animales et végétales. Dans ce monde inhospitalier, Corentin n’a d’autre choix que de s’adapter, mêlant réflexes humains et instinct animal dans un périple sauvage, accompagné d’un jeune chiot aveugle qu’il a trouvé par hasard. Comme souvent dans les romans de Sandrine Collette, la nature a une place de choix, est prépondérante face aux personnages. C’est certainement l’un des aspects qui me fascinent le plus chez cette auteure.
Et toujours les Forêts est un livre que j’ai lu la boule au ventre tant il m’a inspiré de sentiments bouleversants: une écriture qui prend aux tripes, un style faussement dépouillé, d’une richesse en émotions incroyable. J’ai eu envie de lire ce livre à haute voix tant les mots sont magiques, j’aurais aimé les retenir, ne pas les laisser s’échapper car un livre de cette intensité se lit hélas bien trop rapidement. Une écriture de l’urgence, des phrases courtes qui vont à l’essentiel, un rythme sec qui colle parfaitement avec la désolation post-apocalyptique décrite par l’auteure. De cette fable écologique ou conte dystopique un brin philosophique, émane une profonde tristesse, qui m’imprègnera longtemps encore après avoir refermé ce roman. Sans accuser, sans montrer du doigt, Sandrine Collette nous interpelle sobrement face à la thématique du siècle : l’impact environnemental de notre présence sur terre. Ce roman interroge, ébranle, déstabilise. Glaçant et sublime à la fois!
Créée
le 13 mai 2021
Critique lue 266 fois
le 23 avr. 2020
Un roman trop sombre, trop désespéré. Des premières pages jusqu'aux dernières, Sandrine Collette nous écœure de cette noirceur et en rajoute des couches jusqu'au dénouement sans presque nous laisser...
le 7 août 2020
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