Aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne suis pas un bourreau de la saga Twilight. Si j'apprécie matraquer allègrement (quasiment) n'importe quel roman de bit-litt qui me passe sous la main, et par extension presque toute romance écrite après les années 90, je ne m'évertue pas à détester Twilight.
Déjà car, par pure honnêteté, je les avais lus au collège et j'avais adoré. Ils ont donc un côté nostalgique en plus qui n'est pas pour me laisser indifférent, et me rappelle certaines journées de vacances de Noël où, finalement, je n'avais rien d'autre à l'horizon que lire ces quatre tomes, et cela me convenait très bien.
Deuxièmement, si le tout est globalement d'une qualité assez médiocre, et c'est explicité partout de mille façons différentes, on ne peut enlever à la saga une certaine "efficacité". Cela se lit très bien, et l'histoire a marqué quasiment tout ce qui s'est fait dans cette catégorie de livres depuis. Je présume qu'il y aura toujours un ou deux "puristes de la bit-litt" (argh quelle horreur) qui pourront sortir des livres qui ont précédé la saga, ou qui "sont bien meilleurs", enfin vous voyez où je veux en venir... Cela n'empêche qu'aucun n'a eu un impact tel, et donc un "héritage" (puant certes) de la sorte.
Et troisièmement, cela a remis un paquet de monde à la lecture. Et tant mieux.
Alors que dire, dans cette peuplade de critique, qui soit un tant soit peu intéressant? Pas grand-chose, malheureusement. Vous avez la chance de tenir dans ce livre l'origine de tous les maux de ce monde: la "Bella", l'unique, la Vraie, la Première. Toutes les autres: Hannah, Emma, etc n'en étaient qu'un ersatz dysfonctionnel. Car oui, Bella est assez terne, Bella est assez idiote, Bella est au centre de l'attention alors que visiblement tout la prédispose à mourir dans l'humiliation à court terme; mais on ne m'enlèvera pas que Bella est mille fois plus sympathique que toutes les héroïnes invertébrées qui ont suivi. Et honnêtement, le côté nostalgique y participant probablement, ses défauts absurdes me font plutôt sourire que rager.
L'écriture n'est effectivement pas bonne, l'auteure ayant bien du mal avec les formes actives et les phrases courtes, et abondant en adverbe. Mais encore une fois, comme je le dis bien souvent, on juge une oeuvre dans la perspective de ses ambitions: vous ne mettez pas le dernier Audiard en comparaison avec "Meg" feat Statham, alors on attend pas de Stephenie Meyer qu'elle nous tape un sixième tome des Misérables.
L'histoire est quant à elle assez prenante, même s'il faut bien avouer que passer la joie de la découverte, le mystère et la conquête, le livre perd beaucoup de souffle. L'intrigue tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, et je dois bien avouer que la seule remarque que je me faisais sur la fin c'était "Comment Edward arrive-t-il à parler lorsqu'il s'arrête de respirer?". Mais bon, chacun y trouve sa part je présume.
Alors bon, Twilight ne m'énerve pas, Twilight m'a énormément plus il y a une dizaine d'années, et Twilight fait toujours office d'un très bon livre de transition. Un vide-tête plutôt réussi et bien innocent en comparaison de toutes les daubes qui ont suivi et s'en sont éhontement "inspiré" (le mot est gentil).