Drood était chiant, Flashback est à gerber. Je me résigne au fait que Simmons ne sortira plus rien du niveau d'Hypérion.
Ah oui j'ai mis des spoils.
Le problème de ce bouquin, c'est qu'il est idéologique. Ca n'est pas un thriller avec quelques élements d'idéologies pour pimenter le tout, comme je l'ai cru au début du bouquin: son idéologie en est le sujet, et le moteur de l'intrigue.
C'est moins un roman qu'un pamphlet pour le Tea Party, reprenant avec une exhaustivité et un manque de profondeur sidérants TOUTES les idées d'un républicain bas de plafond.
D'un pitch rigolo et de la promesse d'une dystopie sympa, on passe rapidement à un bouquin parsemé d'opinions politiques balancés à la sulfateuse. Le monde (les USA) est au plus bas, à cause des choix et des politiques menées au début de 21 siècle (en ce moment quoi). Le système d'aide sociale, la lutte contre le dérèglement climatique, la pacification des relations avec les autres puissances, sont toutes responsables de la chute de l'empire américain "qui s'est laissé faire". Il n'y a pas lieu de discuter ces éléments, pour les personnages du bouquin, ce sont des évidences. Il n'y a qu'à constater le résultat! Pratique!
Je pense que c'est ce que je reproche le plus à ce bouquin: au delà des idées vaseuses de l'auteur, c'est le manque de recul et subtilité avec lesquelles il les amène qui me choque.
L'ennemi, ce sont les musulmans qui sont tous djihadistes. Le reste n'aura juste pas le droit d'exister.on passera rapidement sur l'Europe qui a succombé à son système social et sa politique d'immigration trop permissive (Check Marine). L'Afrique et l'Amérique Latine ne seront jamais mentionnés (sauf les mexicains qui profitent de la chute des USA pour immigrer encore plus, les enfoirés). La Chine est morte. Il reste le Japon.
Ah le Japon. Ah quel traitement subtil.
Les japonais ont profité de la chute des sociétés occidentales pour revenir au premier plan mondial. Mais des salaryman en costard cravate qui domine le monde, ça n'est pas crédible. Donc Dan nous a concocté un petit cocktail de tout ce qui rend les Japonais cool: retour à l'ordre féodal, Shogun, Daimyo, Ninja, Samourais, sans oublier technologies de pointes. On bouffe du -san-, du -sensei, des Hai! à la pelle. Ah qu'ils sont arrogants, ces bridés qu'on a nukés pendant la WWII, à venir chez nous expliquer comment vivre! Mais ils n'aiment pas les arabes non plus et ils finiront bien par se souvenir à la fin du bouquin qui sont les boss.
Oui oui, ce n'est pas un thriller, l'intrigue est une vague excuse pour un fond socio-politique décérébré. Les 2 finissent d'ailleurs par fusionner et l'enquête criminelle initiale aboutira sur la découverte d'une vérité qui changera le monde.
Et permettra au USA de reprendre du poil de la bête bien entendu.
Je crois que la fin constitue le summum de la crétinerie. L’Amérique, aidée par des japonais finalement plutôt sympas (alors que chacun sait qu'ils rêvent de pourrir ces enfoirés de ricain), ramasse le flingue qu'elle n'aurait jamais du lâcher (dixit le "héro"), et, partant du dernier bastion de liberté (le Texas), entreprend de bouter les Mexs (et de reconquérir le Mexique au passage), de latter les musulmans, d'aller aider les pauvres canadiens, chantres du multi-culturalisme qui a mal tourné, de réinstituer Israël, et d'y ramener les juifs.
Texto.
Je n'invente rien, et en oublie surement
Le vraiment pire, c'est que ça se lit bien. L'intrigue pourrait être plutôt sympa, si on ne passait pas son temps a se frotter les yeux de temps de démagogie. Dan Simmons est toujours capable d'écrire des trucs prenant. C'est juste qu'il a arrêté de réfléchir.
