Je pourrais parler des heures de la gouaille de Jaworski dans cette œuvre.
On suit l'âme damnée du consul d'une cité ressemblant à la Venise de la Renaissance, à ceci près qu'elle renaît des cendres d'une guerre qui a éradiqué les Elfes, les Nains et la magie. Ou presque.
La folie de ce bouquin réside dans le fait que le héros qui narre l'histoire est un putain de de salopard. Violeur pédophile, assassin, tortionnaire, il a tout été, tout fait, et énumère ses exactions sans honte. Une crevure comme on n'en fait plus.
Mais voilà.
À côté de son employeur et des puissances qu'il affronte, il fait pâle figure. Et c'est là que réside toute la justesse du propos : le fourbinou n'est pas mauvais par nature (même si il a ouvertement choisi cette voie, un autre acte de courage narratif), il est obligé de s'adapter à la putasserie de ses adversaires.
Globalement, rarement une œuvre ne m'a autant fait goberger sur "comment écrire". C'est une baffe. Même d'un point de vue fantaisie pure, je n'ai jamais lu nécromancie plus immonde et malaisante. C'est la seule fois où j'ai dû poser le bouquin et pousser un sonore "aaaaaah" de dégoût. Chapeau bas.
À lire absolument.