Plus large que la littérature même... sans équivalent.
Le cinéma, s'il était ambitieux, pourrait tenter d'avoir la même envergure, ce détail dans les choses intimes et cette envergure dans les choses historiques et faire le lien entre les deux par la science... jusqu'à en dire ses limites et ses visées !
Le Guépard de Visconti avec Les Histoire(s) du Cinéma de Godard en quelque sorte, le tout avec la vivacité de la capture des opérateurs. Et tout ça, de la même main...
Mais revenons au roman (un roman ?) : combien de scènes inoubliables ? Et d'où vient cette force de faire de personnages fictifs de deux cents ans des ombres plus vraies, plus véritables, plus vivantes que le présent qui s'écoule dans la rue.
Un roman dont on ne peut sortir sans tristesse, sans ce tendre deuil de l'avoir déjà terminé... se consolant avec la lumière vive et chaude qu'un tel mariage de l'intelligence et de la sensibilité laisse sur les lecteurs qui en sont touchés.
Et puis il y a aussi cette structure comme une vaste tapisserie : deux fils en avant, un fil repris en arrière, au-dessus ou en dedans... tout se tenant - écriture du temps affectif, écriture du temps intellectuel - d'une main-tenant.