J'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. Il me fait penser à un film avec Sophie Marceau, un film qu'on regarde parce qu'on est obligé, à l'hôtel ou l'hôpital. Qui nous fait lever les yeux au ciel à cause des clichés (et ici, ils ne nous sont pas épargnés, avec en moyenne trois expressions toute faite par page). C'est un livre bénin, il ne fait pas de mal, je suppose qu'il doit faire du bien à quelques personnes, mais il n'apporte pas grand-chose. Alors, certes, la littérature feel-good, ce n'est pas trop mon truc, vous le savez. Je pense que pour éviter les critiques sévères et les heures perdues, je devrais m'abstenir. Mais en attendant, le mal est fait, donc on va essayer de secouer le tapis et voir ce qu'on trouve.
Les personnages, déjà. Ils sont assez stéréotypés. Ce qui fait que certains dialogues sonnent comme dans un téléfilm. Il y a parfois quelques fulgurances, quelques trouvailles, mais elles sont trop rares pour faire abstraction du reste. On a l'impression que tout glisse trop facilement, c'est le flunch de la littérature. Parce qu'un très bon livre, justement, il nous fait parfois relire une phrase devant l'originalité. Devant une association qui nous apparait bancale en premier lieu. Ici, on peut finir les phrases de l'autrice ; ça produit le même effet que de l'ASMR, on ronronne peut-être, on ne vibre pas.
Et surtout, c'est le manque d'intérêt qu'on peut ressentir pour l'intrigue. On ne s'intéresse pas assez à ce club pour avoir une véritable envie de tourner les pages. Personnellement, j'ai dû me forcer, et je déteste me forcer à finir un roman. Je comprends la structure, une sorte d'étoile avec plusieurs personnages où on dissémine peu à peu des indices sur leurs vies, et ce n'est pas une mauvaise idée. Mais leurs vies ne m'intéressent pas ; j'ai l'impression que ce sont des personnages de publicité pour la prévoyance retraite. Un peu comme Neuf parfaits étrangers, mais il y avait un peu d'humour dans celui-là. Donc voilà. La littérature feel-good a encore de beaux jours devant elle, mais ça me fait l'effet du homestaging en décoration. Uniformiser pour plaire au plus grand nombre et le plus dommage, c'est que ça marche.

YasminaBehagle
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le 8 juin 2021

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