Contrairement à la quasi adulation générale de cet ouvrage, « Hot Spot » dépose sur moi une empreinte en demie-teinte. Charles Williams, vraisemblablement auteur classique du genre du roman noir, parvient à planter un décor très crédible et un paysage texan désertique dans lequel le·a lecteur·rice sombre aisément, ensuqué par un soleil torpide et une chaleur étouffante. C’est au moyen d’une plume propre et un peu trop concise que l’écrivain des 50’s arbore une histoire de destins croisés, tangent le maléfice quasi emblématique, dont le personnage principal, à l’arrogance qui semble se prétendre séduisante, s’enlise dans un enchaînement de vicissitudes. Le roman, qui a donc pour fil d’ariane une véritable escadrille de coups du sort, ne dégage toutefois pas suffisamment de place au bon développement des différents personnages dont j’aurai aimé apprendre davantage, particulièrement ceux de l’intraitable policier et de Madox dont on n’apprend, au final, très peu d’aspects. Par conséquent ressentir la moindre empathie envers l’un·e d’entre elleux devient une opération escarpée et je me suis parfois laissée désintéresser par la tournure de l’intrigue quand bien même je m’en préoccupais. Malgré tout, c’est dans une attente presqu’inassouvie que le dénouement parvient tout de même à surprendre et être enjôleur. En outre, le livre m’a à vrai dire laissée pantoise sur la manière d’aborder les femmes dès lors que le héros apparaît comme une pauvre victime de celles-ci, manipulatrices et cruelles, prêtes à tout pour assouvir leurs désirs. In fine, en dépit d’une composition lacunaire, le scénario est prometteur et relève du bon divertissement, cela reste néanmoins un récit à la pulpe convenable mais qui ne laissera pas de tâches.