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Voilà un roman où le ressenti prédomine. On suit le récit (y en a-t-il vraiment un ? Si oui, quelle est son importance réelle ?) à travers la perception, les sentiments de deux personnages.

L'une est une mère et une femme indienne qui vit dans l'ombre de son mari et sous le "règne" terrifiant de sa belle-mère, odieuse et intransigeante. Elle perçoit son corps comme étranger, essayant d'ignorer les désirs enfouis au plus profond de son être.
De ce point de vue là, l'auteur essaie de nous faire comprendre la frustration que peut engendrer pour une femme le fait de ne pas connaître son corps, ne pas pouvoir en disposer plus librement. Mais ce n'est pas seulement physique, c'est aussi le vide ressenti quant à sa personnalité brimée, notamment envers son fils (dans un premier temps).

L'autre personnage est écrivain et son identité est l'objet d'une cachotterie même si ce secret se devine facilement et relativement vite.
A travers celui-ci, l'auteur veut nous montrer la difficulté du métier d'écrivain et les conséquences qu'il peut impliquer. On peut très vite s'immerger dans ses personnages, vouloir parler à chaque fois de ses terreurs, ses folies... au point de sombrer à son tour.

Comme il est dit plus haut, Ananda Devi a choisi de ne pas raconter une histoire "bornée" par un début et une fin qui se caractériseraient par des évènements importants.
Non, ici c'est plutôt une tranche de vie que l'on suit. Trois mois, avec un principe d'alternance entre les narrateurs qui fonctionne plutôt bien.
Mais ce choix entraîne des conséquences qui peuvent aussi déplaire, ainsi le peu de descriptions décevra les personnes voulant apprendre, découvrir l'Inde. De la même manière certains points, certaines digressions auraient mérité un meilleur traitement (les élections par exemple). Tout cela est survolé... à tel point que l'on se demande ce qui justifie leur présence lorsqu'ils apparaissent dans le récit.

L'autre problème vient du début du livre, très confus (de par le vocabulaire notamment mais on y reviendra) et qui peut de ce fait décourager, ou générer un sentiment négatif après seulement quelques pages. De même l'ennui pointe à nouveau vers la fin du livre quand les sentiments, les expressions reviennent en boucle, le tout renforcé par la quasi-absence de dialogues.

Enfin concernant l'écriture en elle-même le bilan est tout aussi mitigé. Certaines idées font mouche, principalement lorsque l'écrivain est le narrateur mais la tournure parfois très brève des phrases, le vocabulaire employé qui est très imagé et sensitif, font que la confusion s'installe et que l'esprit du lecteur se perd un peu au milieu de ces jolies sentences.
A noter aussi des métaphores parfois maladroites... comparer la caresse de la courbe des seins à la montée d'une pente par un poids lourd... il fallait oser!

Tout ceci est bien entendu subjectif mais cela fait d'Indian Tango un roman moyen, enfermé dans un style pourtant porteur d'une esthétique prometteuse, mais rattrapé par ses carences (répétitions, vocabulaire confus...) et ses absences (thèmes pas assez approfondis, sujet survolés...).
ngc111
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le 26 sept. 2010

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