Bien évidemment, c'est l'actualité dans l'affaire DSK qui m'a donné envie de lire ce livre, une sorte de "curiosité malsaine" motivée par le personnage torturé que semble être Tristane Banon...

A partir de là, que dire de ce premier roman fortement "autobiographique"? Tristane Banon mise largement sur le "pathos", et transforme Flore, son alter ego, en Causette des beaux-quartiers. Durant son enfance, la jeune fille n'a connu que l'humiliation, la solitude et la violence gratuite. Le livre est une accumulation d'exemples choisis mettant en lumière le vice de tous les adultes qui ont eu un rôle à jouer à un moment donné dans le développement de "Flore". L'auteur demande clairement au lecteur de s'apitoyer sur le pauvre sort de l'héroïne, et donne une image très noire d'une enfance chaotique misant tout sur l'empathie du lecteur.
Du coup les rares instants où l'on a droit à une petite note d'auto-dérision permettent de respirer à nouveau, mais cela reste malheureusement bien trop anecdotique et ça se noie dans la noirceur des descriptions qui se succèdent tout au long du roman!

Heureusement, ce qui permet de sauver ce bouquin d'un abominable naufrage, c'est un certain talent d'écriture qui permet d'offrir au lecteur quelques tournures de phrases intéressantes... Compliment que je pourrais adresser tout autant à une Amélie Notomb... Tout ça pour dire que "J'ai oublié de la tuer" n'est sans doute pas un chef d'œuvre, mais qu'il permet tout de même de passer un petit moment pas trop désagréable, surtout qu'il s'agit d'un roman relativement court!
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le 2 oct. 2011

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Julien Chesneau

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