Une enquête aux petits oignons.
Je n'avais jamais lu un livre d'Elizabeth George, et même si je ne connaissais pas les personnages présents dans les livres précédents, ça ne m'a pas du tout gênée, plutôt attisé ma curiosité. Même dans ce contexte, j'ai pu facilement m'attacher aux personnages et à ce qu'il leur arrivait. Ou du moins, j'ai pu être assez intéressé par leurs profils et tout ce à quoi ils étaient confrontés, pour les suivre avec plaisir et attention.
J'ai bien aimé l'écriture de George. Elle campe très très bien les atmosphères et les décors des lieux où ses personnages se retrouvent (j'ai furieusement eu envie d'aller en Toscane à chaque description), elle prend le temps de faire découvrir les personnages, laisse des trous, et nous fait découvrir petit à petit les côtés sombres de leurs caractères.
Très appréciable de découvrir des personnages qui échappent à leur propre caricature. La manière dont l'auteur joue avec les clichés est très plaisant : on trouve facilement ses repères, et très vite Elizabeth George les déplace.
L'enquête et l'histoire en elle-même suit ce même processus : on part d'idées plus ou moins préconçues, puis quand on arrive au bout de l'idée la plus évidente, on nous montre un autre chemin possible.
Le suspens est toujours maintenu!
Par contre, en effet, il est un petit peu long... En fait, l'histoire en elle-même avance assez lentement, les flics font beaucoup de sur place, déjà, cela pose un rythme plutôt... "tranquille" (malgré le personnage de Barbara Havers plutôt électrique, et parfois peu crédible dans son comportement et les largesses de sa hiérarchie). Mais surtout, Elizabeth George se répète beaucoup. Les lieux et les personnages sont presqu'à chaque fois introduits comme si on les découvrait pour la première fois (ça permet de ne pas être perdu, mais, forcément, ça ralentit l'intrigue, et n'est pas toujours d'une grande utilité).
700 pages auxquelles on aurait pu en supprimer une centaine.
Voilà, à part ces petits défauts, j'ai beaucoup aimé cette lecture, un policier classique, sans scène gore ou de psychologie tordue, ce qui fait du bien.