L'Avortement par amandecherie
Il s'agit d'une bibliothèque d'un nouveau genre : n'importe qui peut y déposer son manuscrit. Ainsi s'entassent les préoccupations plus ou moins loufoques de tout le peuple américain. Le narrateur, bibliothécaire dévoué, rencontre la belle Vida alors qu'elle vient déposer un livre expliquant qu'on ne lui a pas attribué le bon corps. Bientôt le couple devra délaisser à contrecœur la bibliothèque pour un avortement clandestin à Tijuana, au Mexique.
Le seul, l'unique Richard Brautigan a une écriture charmante et originale. L'idée de départ de la bibliothèque où tout à chacun peut amener son manuscrit est déjà assez séduisante pour qu'on s'y lance les yeux fermés, mais il y a en outre beaucoup d'autres idées poétiques, livrées avec tendresse, humour mais surtout un subtil sens de l'absurde, qui colle bien ici avec la bulle anachronique dans laquelle se sont réfugiés les protagonistes. Indescriptible et le tout exprimé avec une fausse naïveté appréciable.