Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Brutal. Cruel. Etouffant. Âpre. Violent. Le premier roman de Johannin est à la fois un roman d'apprentissage (comme souvent dans les premiers romans) et un roman de l'oralité, tout entier porté par la tentative de rendre la poésie de la langue parlée, comme l'ont tenté tant d'écrivains (comme le méconnu précurseur Jehan-Rictus). Ce livre coup de poing, de gamins abandonnés à eux-mêmes dans une campagne brutale, qui trompent la mort de l'ennui par l'apprentissage de la violence, pourrait n'être qu'une pierre de plus dans la décharge de la description de l'hostilité du monde où la jeunesse n'a pour elle que le pire pour l'éprouver.


Ca tournerait presque à la répétition, si Johannin n'avait la bonne idée de faire d'un coup pousser son héros en adulte, le transformant en poète tragique, en drogué illuminé. C'est fort de bout en bout. Puissant, comme un plat faisandé. Toujours, du pourrissement des charognes naît la vie !


"Dehors s'installait un temps moche, comme usé de devoir pleuvoir trop de jours par an, le brouillard on le respirait toute la journée."


"J'ai attrapé la maladie des songes. Tout s'est emboîté sans entrave, les jours dans les nuits, la Lune dans le Soleil et le deuil dans la vie, ça a filé sans même que j'en profite vraiment trop, la tristesse."

hubertguillaud
7
Écrit par

Créée

le 4 juin 2017

Critique lue 510 fois

hubertguillaud

Écrit par

Critique lue 510 fois

1

D'autres avis sur L'Été des charognes

L'Été des charognes

L'Été des charognes

le 3 févr. 2017

Critique de L'Été des charognes par jerome60

Le roman s’ouvre sur une scène de lapidation d’un chien par des enfants. Histoire de donner le ton. De prévenir que ça va secouer sévère. Ici, on a la torgnole facile. Ici, les gosses collectionnent...

L'Été des charognes

L'Été des charognes

le 27 juin 2017

A table !

Il n'y a aucun doute, L'été des charognes porte bien son titre ! Bon, vous ne vous apprêtez pas à passer à table ? Non ? Très bien, alors, on y va. Allez, je dirais, dans les cinquante...

L'Été des charognes

L'Été des charognes

le 5 mai 2017

Aujourd’hui les chiens

Johannin, il a plutôt réussi son coup : l’Été des charognes semble un mélange à la française entre du Donald Ray Pollock et le Verhulst de la Merditude des choses. Alors la question que se pose le...

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate

le 5 juin 2017

Une série insoutenable... pour réfléchir

A l'heure où le monde masculin ne cesse de discourir du corps des femmes, comme si elles n'étaient pas capables d'en disposer elles-mêmes, "La servante écarlate" pousse le discours patriarcal jusqu'à...

Homo deus

Homo deus

le 29 août 2017

La technologie, une religion qui s'auto-réalise

Sapiens, le précédent livre de Yuval Harari, cette grande fresque de l’humanité a permis à des millions de lecteurs de se sentir intelligents, de comprendre notre aventure humaine sur plus de 300 000...

The Irishman

The Irishman

le 1 déc. 2019

Du cinéma naphtaline !

Scorsese reste un grand conteur. Malgré les longueurs, les digressions, la fadeur de l'ensemble, il nous embarque à grand coup de nostalgie dans cet univers de mafia disparue, qu'il a tant raconté...