J'avais beaucoup aimé les premiers tomes de cette saga uchronique qui relate le parcours initiatique du jeune Alvin dans l'Amérique du XIXe siècle.
Orson Scott Card y mélange savamment des thèmes tels que l'esclavage, le génocide des indiens et la perte de leur lien à la terre avec la magie et les talents de certains des personnages.
Des personnages fictifs, que l'on suit de tome en tome et des personnages historiques, tels que Napoléon Bonaparte, Honoré de Balzac (parait qu'Orton Scott Card n'aime pas les Français..), Abraham Lincoln….
Dans ce dernier tome de la saga, on retrouve avec plaisir Alvin et Arthur Stuart, ses frères (Calvin le méchant, Mesure le gentil), En Vérité Cooper, Peggy-Margaret, Mot pour mot et de nouveaux personnages réunis pour le final…
Et on replonge dans leur univers dès le début de la lecture grâce l'écriture si particulière des dialogues (le traducteur a beaucoup de mérite), censée reproduire l'anglais - américain des campagnes au 19° siècle.
"Vous êtes donc si couillons pour m'faire porter l'blâme? reprit Calvin. J'ai jamais dit que j'lisais dedans les pensées. Comment j'aurais connu durant l'voyage qu'on serait prisonniers? Vous aviez deviné, vous autres?"
Aucun ne répondit.
"Mais c'est grâce à moi que l'poison a pas pris sus vous autres quand j'ai compris que l'eau était droguée. Alors soyez pas encrèles après moi, on va chercher comment sortir d'iccite."
Donc nous suivons Alvin, qui ne sait toujours pas comment utiliser ces talents et que sa femme Peggy a envoyé à La Nouvelle-Orléans (Nueva Barcelona sous l'occupation espagnole) en compagnie de son beau frère métis Athur Stuart. Il y découvrira la fièvre jaune, le désespoir et la vindicte, qui l'amèneront à conduire l'exode de milliers de réfugiés : noirs affranchis, pauvres Français, esclaves libérés des plantations de coton….
Et là, tel Moïse (la comparaison n'est pas de moi, elle est présente tout au long de l'histoire), Alvin va emmener ces réfugiés vers un territoire où ils pourront construire la Cité de Cristal qu'il voit en rêve depuis son enfance.
Pour cela, Alvin fera appel à la magie noire (avec le personnage de La Tia) , à la magie rouge (avec son ami Tenskawatawa), au chant vert issu de la nature…. bref cela aurait du faire une explosion de couleurs pour ce bouquet final…
Ben non, la magie n'a pas fonctionné, avec moi en tout cas. Oui, l'histoire se finit de façon cohérente, les pièces s'emboitent parfaitement, la mission est achevée mais pas d'émerveillement, pas d'étincelles de toutes les couleurs qui vous font reposer ce livre le sourire au lèvres et le cœur apaisé…