La Confusion des sentiments par Hunkydorus

Un autre Zweig à ajouter à la liste des chefs d’œuvre. Et pourtant, ma lecture était plutôt mal partie. L'histoire a été lue en deux soirées.
Le premier soir, je me suis un peu ennuyé en découvrant la première moitié du récit. La langue est belle, mais également riche en figures de style, rendant compliqué la lecture à 23h30 après une bonne journée de boulot. Les quelques passages consacrés à Shakespeare et au théâtre anglais m'ont également un peu perdu dans un premier temps.

Et puis, le déclic se passe pendant le deuxième soir. A partir du moment où le héros, Roland, chercher à connaître le secret, on sent quelque chose monter. On se doute bien de ce que cache le professeur tant admiré, mais on ne se doute à aucun moment de la tournure des évènements futurs. La montée jusqu'à la révélation est un véritable tourbillon. Jusqu'au moment où finalement le professeur avoue son secret, et où il confie à son étudiant tant aimé, sa vie qu'il n'a raconté à personne. J'admire profondément la manière dont Zweig tait une grande partie de l'histoire de cet homme, en ne racontant finalement que quelques brefs passages, se concentrant plutôt sur les émotions provoquées chez Roland à l'écoute de ces révélations. Et à l'image d'autres romans de Zweig, les toutes dernières phrases sont justes sublimes, et viennent clore l'histoire de la plus logique et belle des manières.

La Confession des Sentiments est un bijou de pudeur, de subtilité et d'émotion, toujours aussi moderne et percutant, presque 100 ans après sa sortie. La grande grande classe Stefan.