Discussion entre deux pontes de la fiction à TF1:
"-Bon, Grand Hôtel, ça n'a pas trop mal marché. On a bien réussi à leur faire gober tout etn'importe quoi. Personne n'a vu que le scénario avait été écrit un soir de cuite, l'audience a suivi. Mais, bon, faudrait trouver une idée de nouvelle fiction.
-Ma femme a lu un nouveau truc, d'un gars dont on avait déjà adapté une fiction. Dickens, ou un truc comme ça. Une histoire où il y avait une histoire d'amour et du suspens sur un meurtre.
-Ah, ouais, Dicker. La vérité sur l'Affaire Harry Quebert. On avait engagé Annaud qui avait pondu une copie correcte. Le bouquin était pas mal, mais bon, il a fallu quand même engagé des scénaristes pour rendre le truc regardable.
-T'embêtes pas. On va épargner du fric sur ce poste, car le bouquin est déjà préformaté. Chaque chapitre est un cliffhanger. Et puis, il y a tellement de suspens, qu'on ne peut pas lâcher.
-Faut quand même que ce soit pas trop dur à suivre.
-T'inquiètes, je cois que les spectateurs s'en foutent des péripéties. Tant qu'il y a une résolution à l'intrigue, le chemin leur importe peu.
-Pas faux. Mais faudrait pas que les personnages soient trop creusés quand même, on n'est pas sur Arte (rire sardonique).
-Pas de problème non plus. On a de la psychologie de magazine. C'est bien formaté son truc. Et puis, comme ça se lit vite, on n'arrive même pas à se rendre compte que ça n'a ni queue ni tête.
-Bon. On va y réfléchir. Mais, j'ai un doute. C'est ta femme qui l'a lu?
-Bon, en fait c'est moi. Mais faut quand même que je fasse comme si, parce que ça fait pas très coeur de cible un quadra qui lirait ce bouquin..."