C'est peut-être car j'ai pu lire une analyse plus fine de l'imbrication entre politique et arts se trouvant dans l'excellent ouvrage d'Aurelien Catin "Notre Condition" que le texte de Laurent Cauwet m'a paru moins bon.
Dans l'un des premiers chapitres est traitée l'éducation populaire aux arts comme une opération de pacification des banlieues et les artistes comme autant de flics payés par la puissance publique pour cette opération. C'est oublier que ceux qui subiraient cette domination de la culture légitime gouvernementale ne sont pas passifs face à elle ni même influençables. Ils ont leur propre agentivité et capacité à lui résister en la détournant, en se la réappropriant ou en lui trouvant d'autres formes.
Que cette culture légitime pour le gouvernement à la tête de l'Etat s'impose aux classes populaires via ses appareils de domination (école, prison, hôpital, parfois associations qu'elle subventionné) ne doit pas pour autant entraîner la fin de sa diffusion. Ces publics ont leur capacité propre à la questionner, à la remettre en cause, voire la refuser.
Cet ouvrage est donc plus à lire comme une tribune que comme un ouvrage sociologique. C'est sûrement comme cela qu'il faut le lire. Pour la critique plus de l'intérieur même des institutions et du vécu de l'artiste, je conseille vivement la lecture de l'ouvrage d'Aurélien Catin mentionné plus haut.