(Lecture en VO)
Après 1984, le second roman le plus célèbre de l'écrivain britannique demeure indubitablement La ferme des animaux. Ecrit antérieurement celui-ci, il s'agit là d'une critique des totalitarismes, plus précisément de l'URSS sous Staline, à la fois craint et détesté par les Occidentaux à l'époque trouble de la rédaction du récit.
Tout le roman est une métaphore évidente, mais néanmoins bien écrite, où les différentes étapes se succèdent à bon rythme. Sans que les personnages soient mémorables (hormis les cochons et les chiens), ils revêtent tous une importance particulière et cela ne m'étonnerait pas qu'ils se rapportent à des personnages historiques (notamment Napoleon).
Là où vient la critique du communisme appliqué au système, c'est que tout part d'une bonne idéologie : rendre les animaux égaux entre eux, les libérer de l'exploitation des humains qui les exploitent. Evidemment, la comparaison démarre dès la première révolution et suit à travers toute l'histoire. L'idéologie est rapidement corrompue par la soif de pouvoir. Alors que les animaux vivent heureux sous le nouveau système pendant quelques temps, les inégalités commencent à se former : vient alors les famines, guerres incessantes ainsi que le culte de la personnalité du despote.
Selon moi, cette critique ne s'applique pas seulement au communisme mais à tous les autres systèmes, voire à l'humanité en général. Combien de totalitarismes, dictatures sanguinaires ont été créé à partir de bonnes intentions ? Il s'agit là d'un sujet sensible dont la réponse ne risque pas de plaire. Est-ce la nature humaine qui nous pousse à commettre le mal ? Une fois installé au pouvoir, notre idéalisme se perd, gangrenée par la corruption et les mensonges. Plus d'être une critique d'un système, Animal Farm représente pour moi une réflexion sur la nature humaine.
Pour finir, une petite remarque sur le style. En naviguant un peu sur Internet, j'ai pu constater que le style d'Orwell avait déjà été critiqué. Ici, je peux faire mon propre jugement, sachant que je l'ai lu en anglais, même si je n'en ai pas l'habitude. De fait, j'ai remarqué de nettes différences avec l'anglais oral, notamment dans l'emploi beaucoup plus varié des adjectifs et des adverbes. En revanche, j'estime la répétition de "said" beaucoup trop élevée, alors que cette langue regorge quand même de possibilités.
La Ferme des Animaux se laisse donc lire. Intéressant dans ce fond, il a le mérite de bien présenter et de s'affermir dans son propos. Avec 1984, il constitue la preuve qu'Orwell sait critiquer les totalitarismes.