Sawn Song s'ouvre sur les conséquences d'une mauvaise décision. Le président des États-Unis a finalement donné son accord pour prouver aux russes qui est le plus fort. On connaît le résultat : une troisième Guerre mondiale qui laisse la Terre exsangue et livre ses rares survivants à eux-mêmes. L'auteur nous propose alors de suivre une poignée de rescapés - Sister, une clocharde New-yorkaise, Roland, un adolescent enfermé dans un abri nucléaire, le colonel Macklin, un vétéran survivaliste, Josh, un catcheur un peu paumé, et surtout Swan, une jeune fille qui fuit avec sa mère un foyer toxique. Alternant les points de vue et les intrigues autonomes puis croisant occasionnellement les fils narratifs, l'auteur malmène des protagonistes confrontés aux nouvelles lois de la survie. En effet, pour Robert McCammon, une telle catastrophe ne peut que révéler ce que la société s'efforçait alors de gommer chez les citoyens : l'égoïsme, la violence, la convoitise, l'opportunisme...


Et l'espoir, alors ? Voyons... Que peut-on encore attendre d'une vie sur cette planète ravagée, que les rayons du soleil ne réchauffent même plus et sur laquelle rien ne pousse ? Pas grand chose. Et pourtant, le bruit court que, sur ce qui semble être le nouveau terrain de jeu du Malin, une jeune femme aurait le pouvoir de mettre un terme à tout cela, de faire fleurir les arbres et pousser le maïs. Oui, il y a de l'espoir, malgré l'obstination de certains à renouveler les erreurs du passé et à entretenir la désolation.


Au sein d'une trame à la limite du mysticisme, en deux volumes et deux parties séparées dans l'action par un saut de sept ans, ce roman de genre fait cohabiter des protagonistes plus subtils qu'il n'y paraît de prime abord. Il parvient même à nuancer les plus antipathiques et dresse également quelques très bons portraits pour ses personnages secondaires et pour la figuration. Par ailleurs, il donne à chacun une importance équivalente et, ce qui est suffisamment rare pour être souligné, il offre de très grands rôles à sa distribution féminine. Surtout, il fait s'affronter le bien et le mal dans un combat dont l'issue n'est pas jouée d'avance et dont les incertitudes rendent le scénario captivant et d'autant plus addictif qu'il bénéficie d'une langue fluide et d'un montage syncopé très habile.


L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...

TmbM
9
Écrit par

Créée

le 1 août 2023

Critique lue 23 fois

3 j'aime

TmbM

Écrit par

Critique lue 23 fois

3

Du même critique

Les Furtifs
TmbM
2

Critique de Les Furtifs par TmbM

Laborieusement arrivé à un peu plus de la moitié de ce livre tant attendu, je cale. J'ai vaguement parcouru les quelques centaines de pages supplémentaires par acquis de conscience mais sans aucun...

Par

le 11 mai 2019

8 j'aime

5

Jours barbares
TmbM
9

Critique de Jours barbares par TmbM

Journaliste et écrivain, William Finnegan a également fait ses preuves comme surfeur. C'est d'ailleurs en tant que tel qu'il oriente ses mémoires. Le surf n'a jamais réellement fait partie de mes...

Par

le 14 avr. 2017

6 j'aime

Au printemps des monstres
TmbM
5

Critique de Au printemps des monstres par TmbM

Il ne lui faut pas moins de 750 pages bien tassées (et environ un million de parenthèses (l'auteur ne perd pas ses bonnes habitudes (et c'est (presque) devenu sa marque de fabrique))), pour réaliser...

Par

le 18 août 2021

5 j'aime

1