De facho à héros, illico (enfin plus ou moins)

Autant le dire de suite, le titre et la couverture ne m'avaient pas emballé plus que ça, et la quatrième de couv' sans être rebutante était tout juste, meh.

Et donc bonne surprise que ce roman de SF !

L'histoire se situe dans un futur où la Terre a été détruite au cours d'une guerre face à une fédération extra-terrestre, et l'héroïne du roman (Valkyr) appartient à un groupe de survivants Humains réfugiés sur un petit astéroïde, qui poursuit la guerre avec les moyens du bord. En gros, ce sont des guérilleros spatiaux, cantonnés aux coups de mains et à la piraterie à la petite semaine, ainsi qu'aux attentats terroristes.

La société sur cet astéroïde est toute tournée vers la survie et la guerre, les enfants étant formés au combat et à la gestion de la station (Gaïa) dès leur plus jeune âge et affectés à leur majorité soit dans les groupes combattants, soit dans les groupes gérant la survie de la communauté.

Autant le dire sans ambages, cette société est terrifiante : militariste, eugéniste, utilitariste, raciste, bref un vrai petit monde fasciste où les femmes affectées en "Maternité" sont vouées à la reproduction (elles servent même de "récompenses" pour les soldats méritants) et à la puériculture pour les enfants les plus jeunes.

Et la vie de Valkyr bascule le jour où elle apprend son affectation à Maternité (alors qu'elle est la combattante la plus brillante de sa classe d'âge) parce qu'il faut "conserver son patrimoine génétique" et la désertion de son frère jumeau (le soldat le plus brillant de sa classe d'âge). Elle décide alors de déserter aussi et de partir le retrouver.

Voilà pour ce long préambule.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est que le personnage de Valkyr ne va pas rester figée dans sa mentale de guerrière fanatisée. les événements et les rencontres qu'elle va faire vont la changer (en mieux) et lui ouvrir les yeux sur la réalité de Gaïa. Si je voulais chipoter, je pourrais dire que son évolution est un brin rapide, mais ça relève du pinaillage. En réalité, ce n'est pas plus ma que le roman ne passe pas des dizaines de pages là-dessus, parce que c'est plutôt sur les rapports à l'altérité que le récit se focalise.

D'autant que, sans vouloir trop en dire, à peu près à la moitié du texte, Valkyr va découvrir un élément vraiment chamboulant (ça se dit ça ? je vais considérer que oui, je fais ce que veux) et va être assez maligne / ouverte d'esprit pour en comprendre les implications.

Au final, le récit est plaisant, Valkyr gagne en consistance au fur et à mesure, jusqu'à enfin accomplir et assumer son rôle dans l'histoire de Gaïa et par la même, s'accomplir et s'assumer en tant qu'individu.