Si le premier tome constituait une bonne introduction, poussive et classique mais excellemment rédigé et développé, le deuxième tome démarre directement. Le premier tome laissait clairement entrevoir une suite, et ce deuxième va plus loin et peut se vanter d'être un solide roman passionnant de bout en bout.


Ici, on reprend l'histoire là où elle s'était arrêtée et on y insère une nouvelle quête avec d'autres enjeux, permettant à Rand de bâtir son destin inévitable, tant il est dépendant du temps. Au même moment, d'autres intrigues se mettent en place, avec notamment la formation de Egwene, Nynaeve et Elayne, la princesse du royaume d'Andor, en tant que Aes Sedai. Des personnages reviennent, d'autres plus intriguant font leur apparition (comme Selene) et l'histoire suit son cours à bon rythme.


Moins de temps morts et plus d'actions, La Grande Quête est définitivement meilleur que le premier tome pour ma part, car il contient toutes ses qualités et minimisent ses défauts. Dans ce tome, je peux reprocher tout de même quelques défauts, à savoir le traitement du trio principal. Rand, dans le premier tome, était un jeune homme naïf parfois insupportable, et peu le différenciait de ses amis Mat et Perrin. Au travers de ce tome, ils se construisent un peu plus, mais il n'empêche que leur évolution se fait assez lentement et c'est à partir de ce tome que j'ai commencé à déprécier Mat, tant le personnage était insupportable dans ses pensées. En revanche, j'ai préféré le traitement des personnages féminins, notamment la partie où ils se retrouvent nez à nez avec les Seanchaniennes, esclavagistes si il en est, et voir Egwene traitée comme une esclave l'a quelques peu peiné : j'ai commencé à éprouver de l'empathie pour elle, et donc commencer à l'apprécier.


Contrairement au premier tome, celui-ci n'est pas renfermé sur lui-même. Le premier tome, entre Deux-Rivières, Caemlyn et la Flétrissure, nous a fait voyager beaucoup, mais celui-ci va encore plus loin : la crédibilité de l'univers fictif en gagne énormément. De la description de Tar Valon jusqu'aux dernières péripéties, je suis devenu un passionné de cet univers et il se trouve que la séparation des personnages a permis de bonifier la saga. Si l'intrigue principale se révèle somme toute classique, quoique diablement efficace, les intrigues secondaires la complexifient pour le meilleur.


Avec ce deuxième tome, La roue du temps se hisse parmi les incontournables de la fantasy, à l'instar de l'Assassin Royal. L’affrontement entre le Bien et le Mal est poussé à son paroxysme, car le manichéisme est suffisamment complexe pour que nombreux personnages secondaires se révèlent ambigus, et cela se ressent jusqu'aux personnages principaux qui ne s'apprécient pas tous entre eux. La High Fantasy est maîtrisée intelligemment.


Pour conclure, la Grande Quête a été pour moi une très bonne lecture et c'est grâce à ce tome que je suis devenu fan de la saga de la Roue du Temps.

Saidor
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le 3 mars 2016

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Saidor

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