Pour s'épargner du temps et de l'argent il suffit de connaître le résumé de ce livre : les "patrons cyniques" (et ceux qui les comprennent) font tourner le monde. Et il ne s'agit pas d'un résumé partisan et réducteur !
En effet, au début du roman, les méchants (patrons cyniques) s'opposent aux gentils (TOUS les autres). Il n'existe qu'un modèle dans chaque camp. Pas d’ambiguïtés, de doutes, d'ambivalences... Les méchants sont prêts à tout pour s'enrichir et les gentils prêts à tout pour redistribuer. Ces derniers ont heureusement des pouvoirs absolus et arrivent à leurs fins grâce à la promulgation de lois à buts "sociaux".
Mais, retournement de situation extraordinaire, ces lois sont contre-productives... En fait, sachant qu'elles ont pour effet de fermer des entreprises qui tournent, d'empêcher l'approvisionnement en matières essentielles pour celles qui restent, etc., il ne fallait lire qu'une page sur deux (et encore) pour ne pas le voir venir. A travers l'apocalypse décrite, l'auteure (qui nous éclairent sur le vrai sens des priorités) nous fait comprendre que ceux que l'on présente comme des vilains profiteurs sont nécessaires. Plus précisément, la binarité du roman, à travers l'absence de subtilités des personnages et des points de vue, nous permet de comprendre qu'ils devraient être les SEULS aux affaires.
Ce manichéisme ôte tout doute sur la qualité de la théorie philosophico-économique défendue. Elle se résume à "les capitalistes sauvent le monde et tous les autres sont mielleusement stupides et inconscients". Il n'y a que du noir et du blanc dans ce livre qui ne peut pas être classé comme un essai faisant avancer quoi que ce soit.