Chronique parue sur http://whattheduck.fr/
S’il n’y avait qu’un livre qui aurait du s’imposer à moi par le bouche à oreille de l’univers des podcasts, il s’agit bien de celui là.


Tout d’abord parce que depuis sa rédaction en 2007, ce roman n’a fait que croître en popularité, semblant inexorablement devenir une espèce d’oeuvre désormais culte alors qu’elle n’a même pas eu le temps d’être digérée par ses lecteurs.


Ensuite parce que Zqsd.fr l’a érigé en artefact divin, et parce que d’autres podcasts comme SilenceOnJoue en ont également parlé avec éloges.


Enfin parce que son auteur, Alain Damasio, participe de fait plutôt activement au monde du jeu vidéo. Il fut à la création du studio DontNod, travailla sur l’univers du jeu Remember Me, et finalement… se dit plus créateur d’univers qu’écrivain à roman. Du pain béni pour le jeu vidéo donc.


Il y eu même début 2015 un kickstarter qui s’essaya à lancer un jeu autour de ce livre, kickstarter qui n’arriva pas à son objectif, mais qui démontra s’il le fallait, un vrai intérêt du public pour cette licence nouvelle.


Mais La horde du Contrevent, tout d’abord, c’est être interloqué. Etre interloqué pendant plusieurs dizaines de pages, à ne pas comprendre des logos grecs affichés à chaque début de paragraphe. A ne pas comprendre ce groupe de gens à moitié accroupis dans le sable, semblant lutter pour avancer devant des bourrasques de vent qui leur lacèrent le visage. Gné ?


Et c’est un peu long.


Et puis la Horde rencontre d’autres gens. D’autres gens qui vont prendre notre place, nos yeux, nos oreilles. La Horde va ainsi se présenter à eux, le rôle de chacun sera expliqué, le tempérament des 23 sera détaillé au fil de leurs rencontres, et de leurs passés racontés. Et soudainement, des visages apparaîtront sur ces noms. Des affinités, des visions de la Vie, des influences morales. Et nous commencerons à comprendre pourquoi, et par là même à saisir cet Univers. Ce monde balayé par les vents depuis trop longtemps, sans que personne n’ai jamais su en expliquer la raison. Ces hordes des meilleurs des meilleurs, préparés dès la naissance à partir un jour, à pied, combattre pendant toute leur vie le Vent, remonter le Vent sur le chemin de leurs pères et leurs grands-pères, depuis 34 générations, à essayer d’aller plus loin qu’eux, pour tenter soit de trouver son origine, soit de laisser une marque le plus loin possible, et coucher sur le papier tout leur apprentissage de leur voyage, pour la Horde suivante qui trouvera leur écrit.


Et là, pendant 400 pages, vous allez aimer les suivre. Ces 23, qui braveront les plus grands dangers de leurs monde, à pied, qui seront pourchassés, acclamés comme des divinités ou qui tomberont dans de simples guet apens comme n’importe quels humains. Car elle est bien là la double lecture de la Horde. Enfin, non, le récit est assez complet pour que l’on y voie de multiples lectures, et je laisse ça à plus érudit. Mais une vraie ambivalence existe tout au long de l’ouvrage, sur le rôle de cette horde. Une Horde acclamée par certains, oubliée par d’autres. Louée par certains, chassée par d’autres. Capable des plus grands exploits, comme des erreurs les plus humaines. Montrant la plus grande assurance, mais parfois une fragilité extrême. Mais toujours un message de solidarité dans le pack. Une solidarité qui les rend aveugle et sourds à toutes les difficultés et tous les doutes rencontrés.


La particularité du récit reste ces logos grecs et autres signes de ponctuation qui apparaissent à chaque paragraphe et désignent qui parle. Sov le Scribe, Caracole le Troubadour, Golgoth, Erg, Oroshi la maîtresse du Vent, le Prince, etc. 23 personnages interviendront, certains ne feront qu’un passage, mais tous s’exprimeront à leur tour. A certains moments ce sera de la description d’une scène, d’un paysage, d’un sentiment, à d’autres ce sera la pensée d’un membre, enfin le plus souvent ce sera les dialogues du personnage avec d’autres, où la retranscription de son aventure. Peut être cela intensifie-t-il le récit, peut être pas. Mais en tout cas cela finit par s’intégrer parfaitement avec la vision du pack de la Horde, qui ne devient plus qu’une via cet ouvrage, regroupant les pensées de tous.

L-AmeRickain
8
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le 7 mai 2015

Critique lue 271 fois

L-AmeRickain

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