L'espoir est comme le sel, il ne nourrit pas, mais il donne de la saveur au pain.

Que se passera t-il si 83% de la population d'une ville vote blanc ? Est-ce un acte citoyen absolument normal ou un acte de sabotage anti-démocratique ? C'est le problème de départ de ce roman. Suite à ce choc électoral les hommes politiques, démunis, décident de placer la ville en état de siège et de lancer une enquête policière pour comprendre qui est à l'origine du phénomène.

Après un début plutôt cocasse le roman prend des allures de fable subversive qui pointe en creux les démocraties modernes. Ambition, rivalité, corruption, mauvaise foi et manipulation animent les échanges (succulents) entre les hommes politiques. Cette satire, souvent pleine d'humour, n'en ai pas moins effrayante car elle fait écho à notre vécu de citoyen. Une réflexion sur les liens entre journalisme et politique est même amorcée.On sourit souvent et on grince des dents aussi.

Le style est savoureux, malgré les digressions et le fait que les dialogues soient intégrés au texte. L'auteur se permet des légèretés tout en disséquant de manière extrêmement intelligente le mécanisme gouvernemental. En utilisant aucun nom propre et aucune date le roman devient universel.

Une lecture en forme d'acte citoyen.