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Ce roman raconte l'histoire de Dick Heldar, un homme brisé par le destin.
Maltraité durant son enfance, Dick trouve un refuge dans l'amour qu'il éprouve pour Maisie, sa camarade d'infortune. Mais le temps passe; les deux adolescents se séparent. A 24 ans, Dick est devenu peintre et commence à se faire un nom en tant qu'illustrateur de guerre au Soudan. C'est alors que Maisie ressurgit dans sa vie. Elle aussi a choisi la carrière artistique, mais une carrière laborieuse et sans envergure, qui lui interdit d'exposer au Salon. Commence alors une relation peu réciproque et quasi vampirique entre un jeune homme amoureux et une femme égoïste, obnubilée par l'ambition. Malheureux en amour, Dick subit également le drame le plus poignant que puisse vivre un peintre: la cécité. Cette tragédie lui permettra de mettre à l'épreuve son entourage et d'aller jusqu'au bout de ses peurs.


A ceux qui connaissent ses romans indiens, Kipling dévoile ici une facette inattendue, étonnamment pessimiste. L'exotisme est certes présent dans les épisodes soudanais, mais l'action se déroule surtout en Angleterre, dans une atmosphère réaliste et sombre. Kipling a mis dans ce roman beaucoup de lui même: on y retrouve sa méfiance envers la femme - alors même que l'auteur s'apprêtait à se marier!-, une apologie de l'action et une crainte irrationnelle de devenir aveugle. A propos de "La lumière qui s'éteint", un critique a écrit que c'est "le livre d'un homme malade". On en retiendra surtout la descente aux enfers du protagoniste une fois privé de la vue. La description de ses sensations et de ses pensées est particulièrement angoissante. Enfermé à jamais dans les ténèbres, Dick sombre tour à tour dans le désespoir, le délire et la prostration, avant l'ultime révolte qui le mènera au suicide. On ne perçoit pas tout de suite l'unité du roman et il y a quelques maladresses, comme ces dialogues entre Dick et ses amis qui ont tendance à distendre le récit. Pourtant au fil des pages, Kipling a semé de nombreux indices pour donner du sens son histoire. La fumée et le gris sont des motifs récurrents, autant de signes prémonitoires qui annoncent la disparition de la vue et l'avènement d'un monde sans couleurs.
Au final c'est une lecture forte mais déprimante, que je déconseillerais aux plus sensibles.

Bianca_Flo
8
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le 17 juil. 2018

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Bianca Flo

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