La Messagère du ciel est le 1er tome d'une trilogie (devenue une saga en 5 tomes, l'auteur ne parvenant à raconter son histoire selon ses plans) de fantasy francophone s'inspirant de l'histoire de Jeanne d'Arc. L'idée est intéressante et originale, je pensais découvrir un petit plaisir coupable : belle erreur. J'ai perdu mon temps. Je n'ai d'ailleurs pu aller au bout de ce pavé de 815 pages, arrivé environ à la page 550 le livre m'est tombé des mains.


La Jeanne du roman est loin d'être centrale. L'histoire suit en réalité une multitude de personnages à travers un "pays" (vocabulaire du roman : pour du médiéval j'aurais plutôt parlé de royaume, enfin bon...) aux frontières délimitées par une chaîne de montagne. Au-delà : une terre ravagée où vivent des sauvages fanatiques, menace plus ou moins prise au sérieux par les dirigeants du pays. Ça vous rappelle quelque chose ? Moi oui. Les dirigeants, donc, on va les écouter parler, longuement, sur des dizaines de pages, pour rien : ça se veut politique, mais c'est creux, artificiel, peu crédible. L'envie de faire du G.R.R. Martin saute aux yeux, mais encore faudrait-il avoir quelque chose à raconter. L'intrigue politique est profondément nulle. Et celle de "Jeanne" n'est guère mieux. Il faut se taper de très longs chapitres avant que quelque chose ne se passe, et là encore on enchaîne dialogue vide sur dialogue vide, jusqu'à la nausée. Ça n'avance pas, les personnages ne sont pas attachants, leur psyché est grossière, c'est fatiguant.


Apparemment cette saga est appréciée pour son absence de manichéisme. On n'a pas dû lire la même histoire. Les nuances de gris ne sont que des paillettes saupoudrées sur un récit moralisateur et des personnages caricaturaux.


Le style est régulièrement pompeux, à vous en faire serrer les dents à la lecture. Pire : l'auteur échoue à évoquer des images fortes, se limitant à répéter en boucle les mêmes détails (les moines et leurs tuniques blanches marquées d'une flèche rouge... quel enfer ! On y a droit 30 fois par chapitre). De plus la "direction artistique" laisse à désirer : des zombies avec des trucs métalliques qui dépassent, de grosses "armures vivantes" avec des néons à la Iron Man, de méchants soldats vêtus de noirs portant un masque de Zorro,... C'est laid, on croirait un mauvais jeu vidéo. Aucune poésie.


Je m'attendais à un roman adulte (mon édition n'est pas celle illustrant le livre sur senscritique... j'aurais senti la douille), mais on en est loin. Pourtant c'est peut-être l'intention, il y a un peu de violence, une orgie avec des milliers de démons, un propos sur la religion et un message féministe... mais c'est particulièrement immature, c'est juste une surcouche sur du vide.


Un roman qui ne va pas même finir ses jours sur mes étagères.

Pirlouit
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le 12 mars 2022

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